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Actualités - CHRONOLOGIE

Des objectifs du Hezbollah et du FDLP-CG pris pour cible par l'aviation de l'état hébreu Les raids israéliens dans la Békaa, un message à la Syrie "Négociations avec Damas sans conditions préalables, propose cependant Netanyahu lors d'une tournée dans la zone occupée (photos)

Non moins de quatre raids ont été lancés, hier, par l’aviation de guerre israélienne, à différents moments de la journée, contre des objectifs du Hezbollah et du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d’Ahmed Jibril. Cette intervention massive s’est accompagnée d’une véritable mise en garde du ministre de la Défense israélien, le général Yitzhak Mordehaï, qui a invité les correspondants à «constater où» Israël «a frappé», en allusion au raid contre le FPLP, à quelques kilomètres de la frontière syrienne.
Dans le même temps, et sans aucun souci de cohérence, le premier ministre israélien a déclaré que son pays, qui demande à Damas de négocier «sans conditions préalables», ne posera pas lui-même comme préalable à la négociation, l’arrêt des attaques anti-israéliennes. M. Netanyahu a par ailleurs pris fermement position contre toute idée d’un retrait unilatéral d’Israël de la bande frontalière occupée, tandis que la polémique à ce sujet bat son plein en Israël.
Le premier raid a visé à 12h45 le relais de la radio du Hezbollah (Saout el-Moustadaafin» — «Voix des opprimés»), à deux kilomètres à vol d’oiseau de Baalbeck. Des missiles ont atteint le relais, qui a cessé d’émettre, et une chambre abritant le générateur de l’installation. Des éclats ont par ailleurs blessé un berger, Merheje Solh, qui gardait ses moutons non loin. Un cordon de sécurité a interdit aux civils de s’approcher des lieux bombardés. A noter que c’est la troisième fois que l’aviation israélienne bombarde cet objectif.
Presque au même moment, l’aviation israélienne a bombardé une base du FPLP-CG située à Sultan Yaacoub, à cinq kilomètres de la frontière syrienne, dans la Békaa-Ouest. Les appareils ont lâché deux bombes d’une tonne chacune, sur un site composé essentiellement de tranchées, d’abris et de rocs. Trois combattants palestiniens ont été blessés par ces bombes, dont l’un grièvement. A 15h30, l’aviation israélienne devait bombarder à nouveau le site, avec six missiles air-sol.
Entre les deux raids sur Sultan Yaacoub, des hélicoptères ont eu le temps de tirer des missiles air-sol sur des objectifs du FPLP-CG à Naamé, à quelques kilomètres au sud de Beyrouth, où la formation palestinienne dispose de bâtiments abritant des services sociaux et médicaux. Ce raid n’a fait aucune victime, selon le FPLP-CG.
Comme d’habitude, les chasseurs-bombardiers étaient couverts par d’autres appareils israéliens, et larguaient à intervalles réguliers des leurres thermiques qui les ont tenus à l’abri des tirs de DCA dirigés contre eux.

Pas de conditions
préalables

Commentant pour la radio militaire israélienne cette série de raids, le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï a déclaré hier que son pays «ne resterait pas les bras croisés et frapperait là où il le faut». «Il suffit de constater où nous avons frappé pour comprendre que le Liban peut devenir le théâtre d’une escalade (militaire) et d’affrontements», a ajouté M. Mordehaï.
Le ministre de la Défense faisait ainsi allusion au fait que les raids se sont produits près de la frontière syrienne, dans la plaine de la Békaa sous le contrôle direct de l’armée syrienne.
M. Mordehaï a appelé une nouvelle fois la Syrie et le Liban à reprendre les négociations gelées depuis un an.
Peu avant les raids, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef d’état-major de l’armée Amnon Shahak ont effectué une tournée de positions militaires au Liban-Sud.
Cette visite «n’a pas été annoncée à l’avance pour des raisons de sécurité», a précisé le bureau de presse du gouvernement israélien cité par l’AFP.
M. Netanyahu a déclaré qu’Israël est prêt à reprendre les négociations avec la Syrie même si les attaques anti-israéliennes au Liban-Sud se poursuivent.
«Nous ne posons pas comme condition l’arrêt des attaques terroristes au Liban pour reprendre les négociations avec la Syrie», a-t-il dit lors d’une visite à l’hôpital de Naharyya dans le nord d’Israël où sont soignés six soldats blessés dimanche dans une attaque du Hezbollah près de Blat, dans le secteur occidental de la zone occupée. Sept soldats au total avaient été blessés dans l’attaque. Un porte-parole du Hezbollah avait précisé que la résistance avait «surpris la patrouille israélienne tendant une embuscade et lui avait tendu une contre-embuscade».
«Nous n’acceptons pas que les Syriens posent des conditions préalables, il n’y a donc pas de raison que nous en posions», a précisé M. Netanyahu, en soulignant toutefois: «Il est évident qu’il n’est pas possible de faire avancer les négociations de paix si la Syrie mène indirectement une guerre contre Israël».
M. Netanyahu a appelé Damas à «agir directement et fermement pour freiner les activités terroristes au Liban-Sud».
Il s’est déclaré à nouveau opposé à un retrait unilatéral de la «zone de sécurité». «Il n’y a pas d’alternative à notre présence (militaire) au Liban», a-t-il affirmé.
Le chef d’état-major, le général Amnon Shahak, a également rejeté l’option du retrait.
«Il n’y a pas de raison de changer notre dispositif au Liban, d’élargir la zone de sécurité, et encore moins de nous en retirer», a souligné le général Shahak, qui accompagnait M. Netanyahu.
Selon un sondage publié mardi par le quotidien Maariv, 79,4% des Israéliens sont opposés à un retrait unilatéral des troupes israéliennes de la «zone de sécurité», tandis que 16% y sont favorables et 4,6% sont sans opinion.
Un sondage similaire réalisé avant la collision de deux hélicoptères militaires israéliens la semaine dernière, qui avait fait 73 tués près de la frontière libanaise, montrait que 69% des adultes juifs de l’Etat hébreu étaient hostiles au retrait unilatéral du Liban, contre 25% qui l’approuvaient et 6% sans opinion.
Le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï a commenté les résultats de ce sondage en déclarant au quotidien indépendant Maariv: «Il n’y a pas d’alternative aux réalités actuelles dans le nord du pays, et j’apprécie la sagesse de l’opinion qui le comprend et soutient la politique du gouvernement et de l’armée tout en se montrant solidaire des agglomérations proches de la frontière avec le Liban».

Vif débat

Ce sondage intervient alors qu’un vif débat agite la classe politique israélienne à propos de la poursuite de l’occupation de la «zone de sécurité».
Le débat, qui couvait avant la catastrophe aérienne de mardi dernier, a été amplifié par l’accident des deux hélicoptères.
Plusieurs députés israéliens de la majorité et de l’opposition ainsi que d’anciens responsables de la sécurité s’étaient réunis samedi en Israël pour discuter des conditions d’un éventuel retrait du Liban.
Parmi ces députés figuraient deux members du Likoud (le parti de M. Netanyahu), Gidéon Ezra et Michaël Eytan, chef du groupe parlementaire du Likoud, ainsi que le député travailliste Yossi Beilin et deux parlementaires du parti ultra-orthodoxe Shass et de la formation centriste la Troisième Voie, membres de la coalition gouvernementale.
Cette réunion avait pour but de «commencer à préparer la classe politique en vue d’un retrait de l’armée israélienne du Liban, qui ne dépendrait pas d’un accord de paix avec la Syrie et le Liban», a expliqué M. Beilin, ancien ministre chargé du processus de paix.
M. Beilin a notamment proposé un retrait de l’armée et le déploiement d’une force multinationale au Liban-Sud, que pourrait diriger la France.
M. Ezra a pour sa part estimé que «l’essentiel est de réfléchir à des solutions alternatives pour nous sortir du bourbier libanais».
Cet ancien haut responsable du service de sécurité intérieure (Shin Beth) a également indiqué qu’un document commun serait mis au point et présenté ensuite à M. Netanyahu et au ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï.
Parmi les autres participants à cette réunion figuraient l’ancien chef du Shin Beth, Yaakov Peri, ainsi que deux généraux de réserve dont le général Dany Rothschild, ancien chef de l’unité de liaison au Liban.
Lundi dernier, à la veille de la collision des hélicoptères, le ministre de la Sécurité intérieure, Avigdor Kahalani, avait préconisé un «retrait graduel» et le déploiement d’une force internationale au Liban-Sud.
Par ailleurs, la radio publique israélienne a révélé qu’un officier supérieur, dont l’unité sert dans la zone occupée, avait récemment proposé un retrait immédiat étant donné les pertes subies par l’armée israélienne, dont 24 membres ont été tués l’an dernier. L’officier a fait cette remarque il y a quelques semaines lors d’une réunion de travail, selon la radio.
Quoiqu’il en soit, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé les membres de la Knesseth à «cesser de débattre d’un éventuel retrait unilatéral du Liban-Sud, car cela encouragerait le Hezbollah à poursuivre ses attaques».
«Nous ne sommes pas au Liban pour l’occuper mais pour assurer la sécurité du nord du pays, et tant que cet objectif sera nécessaire, nous ne nous retirerons pas du Liban-Sud», a déclaré M. Netanyahu cité par la radio publique.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de M. Netanyahu, M. David Bar-Illan, avait déclaré qu’un retrait unilatéral «permettrait aux terroristes d’attaquer nos localités de Galilée».
M. Bar-Illan a rappelé que le premier ministre avait proposé à la Syrie de reprendre les négociations de paix, gelées depuis un an, en commençant par discuter du Liban.
Le coordinateur des activités israéliennes au Liban, Uri Lubrani, a pour sa part réaffirmé à la radio son hostilité à un retrait unilatéral. «Il s’agirait d’un pari dangereux, car nous serions dépendants de la bonne volonté de la Syrie qui pourrait facilement nous créer des problèmes», a souligné ce haut fonctionnaire du ministère de la Défense.
Selon lui, la seule solution passe par un accord avec le Liban et la Syrie. M. Lubrani a également affirmé qu’il ne croyait pas à l’efficacité d’une force internationale.
Dans une interview à Haaretz, le chef de l’ALS, le général Antoine Lahed, met pour sa part Israël en garde contre un retrait unilatéral de ses troupes de la «zone de sécurité» qu’elles occupent.
«L’ALS ne s’opposera pas à un tel retrait, mais je suis certain qu’Israël comprend que sans des garanties de la Syrie, des Européens et des Etats-Unis, le Hezbollah se retrouvera à sa frontière nord et menacera les agglomérations de Galilée. Ceux qui s’imaginent en Israël que le gouvernement libanais garantira leur sécurité, commettent une énorme erreur et vivent sur la lune», a-t-il déclaré.
«Le Liban n’est malheureusement pas un pays indépendant. Il est aux mains de la Syrie et de l’Iran, qui ne veulent pas la paix», a ajouté le général Lahd.
Non moins de quatre raids ont été lancés, hier, par l’aviation de guerre israélienne, à différents moments de la journée, contre des objectifs du Hezbollah et du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d’Ahmed Jibril. Cette intervention massive s’est accompagnée d’une véritable mise en garde du ministre de la Défense israélien,...