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Actualités - CHRONOLOGIE

Les partisans d'un retrait unilatéral du Liban sud haussent le ton Netanyahu pourrait être acculé à un débat parlementaire sur la zone de sécurité

La collision de deux hélicoptères de l’armée en route pour le Liban, qui a coûté la vie à 73 militaires mardi dernier, a relancé hier en Israël le débat sur l’utilité de l’occupation du Liban-Sud, la plupart des commentateurs dressant un violent réquisitoire contre l’efficacité de la «zone de sécurité», occupée par l’armée israélienne. Alors que Benjamin Netanyahu soulignait qu’il refusait de parler du Liban «sous la pression du deuil», trois députés, membres de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement, ont indiqué hier qu’ils comptaient lancer un débat parlementaire sur la «zone de sécurité» dès la semaine prochaine.
Guidéon Ezra, du Likoud (parti de droite au pouvoir), a estimé que «la présence de l’armée israélienne au Liban était inutile, c’est pourquoi il faut nous retirer immédiatement». «Il n’existe aucun moyen d’empêcher des attaques contre nos soldats, la zone de sécurité n’est plus efficace», a ajouté cet ancien haut responsable du service de sécurité intérieure (Shin Beth).
Le débat couvait déjà avant la catastrophe aérienne. La semaine dernière, une attaque à l’explosif du Hezbollah avait fait trois morts et un blessé parmi les militaires israéliens. L’an dernier, 24 soldats ont trouvé la mort au Liban.
Dès lundi, à la veille de la collision des hélicoptères, le ministre de la Sécurité intérieure, Avigdor Kahalani, avait préconisé un «retrait graduel» israélien et le déploiement d’une force internationale au Liban-Sud. «Il n’est plus possible que nos soldats se fassent tirer comme des lapins au Liban sans que nous réagissions», s’était-il exclamé.
Le ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï, a catégoriquement rejeté cette proposition. Interrogé par la presse, un porte-parole de M. Netanyahu, David Bar-Illan, a souligné qu’un retrait unilatéral «permettrait aux terroristes d’attaquer nos localités de Galilée».
M. Bar-Illan a rappelé que le premier ministre avait proposé à la Syrie de reprendre les négociations de paix, gelées depuis un an, en commençant par discuter du Liban où sont déployés plus de 30.000 soldats syriens.
«Nous sommes prêts à nous retirer du Liban, si nous obtenons la garantie que le Hezbollah sera totalement désarmé et des assurances sur la sécurité des membres de l’Armée du Liban-Sud», a ajouté M. Bar-Illan.
Ce collaborateur du premier ministre a rappelé que «M. Netanyahu n’avait jamais exigé l’arrêt des attaques anti-israéliennes au Liban comme condition à la reprise des négociations avec Damas».
Les quotidiens israéliens ont adopté un ton beaucoup plus agressif. Le Haaretz souligne ainsi que «le Liban nous hante comme une malédiction». «La tragédie des deux hélicoptères nous contraint à réexaminer l’utilité de notre présence dans la zone de sécurité, qui ressemble de plus en plus à un petit Vietnam pour Israël», ajoute ce quotidien.
«Si aucun accord n’est possible, il faudra s’attaquer à des objectifs économiques au Liban, établir un blocus maritime contre ce pays, ou même s’en prendre aux positions occupées par l’armée syrienne au Liban», ajoute le commentateur militaire du journal, Zeev Schiff.
Le Yédiot Aharonot, citant un «haut responsable de la Défense», constate qu’Israël «a essayé toutes les méthodes mais n’a jamais réussi à trouver la parade contre le Hezbollah».

Reprise des transports
héliportés

Toujours est-il qu’on indiquait de source militaire que l’aviation israélienne avait repris hier ses transports de troupes en hélicoptère vers le Liban-Sud.
L’armée israélienne préfère utiliser les hélicoptères plutôt que les camions, considérés comme des cibles faciles pour le Hezbollah. Elle s’attend aussi à une recrudescence des activités de guérilla du Hezbollah et des autres formations anti-israéliennes à l’occasion de la fin du Ramadan. L’état d’alerte dans les bases militaires au Liban a été renforcé, selon les sources militaires.
Selon la radio publique israélienne, la commission d’enquête nommée par le gouvernement s’oriente vers la thèse de l’erreur humaine d’un des deux pilotes, plutôt que d’incriminer les mauvaises conditions atmosphériques ou une défaillance technique. La commission, dirigée par le général de réserve David Ivry, doit rendre ses premières conclusions la semaine prochaine.
La collision de deux hélicoptères de l’armée en route pour le Liban, qui a coûté la vie à 73 militaires mardi dernier, a relancé hier en Israël le débat sur l’utilité de l’occupation du Liban-Sud, la plupart des commentateurs dressant un violent réquisitoire contre l’efficacité de la «zone de sécurité», occupée par l’armée israélienne. Alors que Benjamin...