Dans un bref échange avec les journalistes, M. Hariri a insisté, une fois de plus, sur la «phase délicate» que traverse en ce moment la région. Cette appréciation reflète aussi, selon ses proches, la façon de voir des responsables syriens. Ces derniers sont «mécontents» de voir le différend Hraoui-Berry traîner en longueur et prendre de l’ampleur, au point que les deux hommes ne se parlent plus. Ils pensent que ce froid est «inopportun», au moment où se joue le sort de la paix dans la région, où Israël caresse l’idée d’un coup d’éclat contre le Hezbollah au Liban et où Washington tente d’élaborer un nouveau document de travail conciliant les points de vue de Damas et de M. Netanyahu.
On révèle en effet, de source diplomatique, que l’ambassadeur de Syrie à Washington, M. Walid Moallem, participe activement, aux côtés des officiels du département d’Etat, à la recherche de «nouvelles idées» susceptibles de relancer le processus de paix.
Pour chimérique que soit cet effort, il n’en mérite pas moins d’être attentivement suivi, pensent les responsables syriens, qui se félicitent, après la récente tournée arabe de M. Abdel Halim Khaddam, du fait que le point de vue de Damas est désormais «mieux compris» dans le monde arabe, et que certains Etats du Golfe ont décidé d’agir en conséquence et de geler la normalisation de leurs relations avec Israël.
Enfin, on ne manque pas de rappeler, de même source, que le premier ministre israélien, le président Moubarak, M. Yasser Arafat et le roi Hussein sont tous attendus, ce mois-ci, à Washington, et qu’un tel branle-bas en faveur de la paix mérite qu’on s’y arrête.
M. Berry sera-t-il sensible à ces arguments et mettra-t-il fin à sa «bouderie constitutionnelle»? C’est ce que l’on escompte, dans les milieux politiques, ou l’on commence à réaliser qu’il y a une trêve au niveau des «sources» proches de M. Berry ou du chef de l’Etat, dont les «indiscrétions» ont significativement tari.
En tout état de cause, la pause des fêtes qui commence aujourd’hui est appelée à se prolonger une semaine environ, en raison de l’absence du président du Conseil du pays. M. Hariri doit en effet se rendre en France, après l’Arabie Séoudite, et ne rentrera à Beyrouth qu’à la fin de la semaine prochaine.
Notons pour finir que le président du Conseil se rendra le 24 février en Italie où il doit avoir des entretiens avec les responsables italiens et être reçu au Vatican par le pape Jean-Paul II.
Ce séjour précédera une visite du pape au Liban, annoncée par le chef de l’Etat pour le mois de mai.
La visite de M. Hariri au Vatican coïncide avec le séjour que le patriarche marontie y effectuera à partir du 19 courant, en vue d’approuver le texte final de l’exhortation apostolique post-synodale que le pape rendra publique à l’occasion de sa visite en mai. Le texte de cette exhortation pourrait être soumis à M. Hariri au cours de son séjour au Vatican.
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