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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef de la diplomatie brésilienne reçu par Hraoui, Hariri et Boueiz Signature d'accords aérien et culturel entre le Liban et le Brésil (photos)

Au deuxième jour de la visite à Beyrouth du ministre brésilien des Affaires étrangères, M. Luiz Felipe Lampreia, le Liban et le Brésil ont signé hier deux accords de coopération portant sur les transports aériens et l’éducation. M. Lampreia a été reçu hier par le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, après s’être entretenu avec son homologue libanais, M. Farès Boueiz.
Le chef de la diplomatie brésilienne a réaffirmé l’appui de son pays à la résolution 425 des Nations Unies et a exprimé son inquiétude à l’égard des développements dans la partie méridionale du pays. «La situation au Liban-Sud est instable et elle pourrait évoluer dans un sens difficile», a-t-il dit.
M. Lampreia a entamé ses entretiens avec les responsables libanais par un tête-à-tête d’une demi-heure avec M. Boueiz au palais Bustros. Une réunion élargie a ensuite groupé les délégations libanaise et brésilienne au cours de laquelle les relations bilatérales ont été examinées en profondeur.
La délégation brésilienne, conduite par le ministre, comprenait notamment l’ambassadeur du Brésil à Beyrouth, M. Brian Michael Frazer Neele, le chef du département du Proche-Orient au ministère, M. Anouar Naës, et plusieurs autres diplomates. Côté libanais, la délégation, présidée par M. Boueiz, comprenait le secrétaire général du palais Bustros, M. Zafer el-Hassan, l’ambassadeur du Liban au Brésil, M. Ghazi Chidiac, et les responsables de plusieurs départements au palais Bustros.
A l’issue des entretiens, MM. Lampreia et Boueiz ont signé deux accords portant sur l’organisation des transports aériens entre Beyrouth et Sao Paolo et sur la coopération dans le domaine de l’éducation. Cet accord vise à renforcer la coopération entre les institutions d’enseignement supérieur des deux pays, l’échange de professeurs et de spécialistes dans ce secteur et l’instauration d’une équivalence pour les diplômes accordés par les universités des deux pays.

Coopération à l’ONU

Lors d’une conférence de presse conjointe, M. Boueiz a rappelé que le Brésil a été une terre d’accueil pour un grand nombre de Libanais qui y ont émigré il y a plusieurs décennies. «Il y a aujourd’hui plusieurs millions de Brésiliens d’origine libanaise et environ 10% des membres du Congrès brésilien sont d’origine libanaise», a déclaré le ministre.
«Avec M. Lampreia, a ajouté M. Boueiz, nous avons évoqué les moyens d’exploiter, dans l’intérêt des deux pays, cette richesse humaine. Sur le plan politique, nous avons commencé une coopération étroite entre nos deux délégations à l’ONU et entre nos représentants mutuels dans le monde. Le Liban et le Brésil ont soutenu avec succès leurs candidats réciproques aux instances internationales. Cet appui s’est aussi manifesté dans le soutien sans faille apporté par le Brésil à la résolution 425 de l’ONU».
M. Boueiz a déclaré que le Liban était disposé à étudier un projet d’accord de coopération économique et technique avec le Brésil et un projet d’accord portant sur le transport aérien des marchandises. «Nous pensons que le Liban peut jouer le rôle de plate-forme proche-orientale pour le Brésil, a indiqué le ministre. Il peut tirer un profit certain des capacités brésiliennes dans les domaines de l’économie et des finances. Le Brésil aussi peut profiter des capacités libanaises. Les accords signés représentent le commencement de l’organisation de nos relations bilatérales d’une manière susceptible de servir les intérêts des deux pays».

Eviter la double
imposition

Prenant la parole à son tour, M. Lampreia a déclaré que son pays était disposé à étudier avec le Liban des projets d’accord visant à garantir les investissements et à éviter la double imposition. Le ministre a indiqué qu’il y a au Brésil 50 députés et 4 des 27 gouverneurs d’origine libanaise. «L’un d’eux est de la famille Boueiz. C’est un cousin du ministre», a-t-il ajouté.
M. Lampreia a chiffré à dix millions le nombre de Brésiliens d’origine libanaise. «Ces personnes jouent un rôle très important dans la vie économique, industrielle et politique de notre pays. On dit que le nombre de Libanais au Brésil est supérieur à celui des Libanais du Liban», a-t-il précisé.
Le ministre a réaffirmé l’appui de son gouvernement à la mise en œuvre de la résolution 425 des Nations Unies et à l’instauration, au Proche-Orient, d’une paix juste et durable qui «permettra aux habitants de la région de vivre dans la prospérité». «C’est pour toutes ces raisons que mon pays a participé à la conférence des Amis du Liban où il était représenté par un ministre d’Etat et par un sénateur», a-t-il dit.
M. Lampreia a indiqué que le Brésil pourrait mettre à la disposition du Liban son expérience dans le domaine de l’agriculture, notamment l’édification de barrages pour l’irrigation, du percement de routes et de la construction de logements populaires.
Evoquant la situation dans la partie méridionale du pays, M. Lampreia a déclaré: «Je sais parfaitement que la situation au Liban-Sud est instable et elle pourrait évoluer dans un sens difficile. Tout ce que le Brésil peut faire dans ce domaine c’est appeler toutes les parties à l’élaboration d’une solution en conformité avec la loi internationale et les résolutions des Nations Unies qui sont susceptibles d’assurer une paix à l’ensemble de la région».
A sa sortie du palais de Baabda, M. Lampreia a déclaré qu’il avait adressé au président Hraoui une invitation à se rendre au Brésil, vu que la dernière visite d’un chef d’Etat libanais dans ce pays remonte à 1958. En l’occurrence, il s’agissait de Camille Chamoun.
M. Hraoui, qui a déclaré qu’il ferait tout son possible pour répondre favorablement à cette invitation, a invité à son tour le chef de l’Etat brésilien à venir au Liban.
M. Lampreia a précisé que jamais un président brésilien ne s’était rendu au Liban. Il a cependant rappelé que l’empereur Dom Pedro II avait visité le pays à deux reprises au XIXe siècle.
Après son entretien avec M. Hariri, M. Lampreia n’a fait aucune déclaration.
L’ambassadeur Neele a offert une réception à l’hôtel Marriott en l’honneur du chef de la diplomatie brésilienne, en présence d’un grand nombre de diplomates.
En soirée, M. Boueiz a offert un dîner en l’honneur de M. Lampreia. Dans un discours prononcé à cette occasion, le ministre brésilien a rendu hommage, encore une fois, à la communauté d’origine libanaise «parfaitement intégrée dans la vie et la culture de notre pays».
«Nous sommes fiers de cette communauté, la plus grande qu’il y ait au monde, plus nombreuse même, dit-on, que la population toute entière du Liban. Elle se répand dans tous les coins du territoire brésilien, dans des villages lointains où parfois le progrès n’est arrivé que par la main des immigrants libanais, hommes d’affaires et ouvriers inlassables, poussés à une destinée nouvelle par cette force secrète que donnent l’espoir et la confiance», a-t-il dit.

Le Liban, lien entre
l’Orient et l’Occident

«Pays d’immigration, le Brésil a la conscience très précise du fait que seule l’immigration est capable de créer des liens indissolubles et irremplaçables entre les Etats, a déclaré M. Lampreia. A juste titre, le Liban, à côté du Portugal, de l’Italie, de l’Allemagne et du Japon, est un de ces Etats auxquels nous nous sentons le plus étroitement rattachés par des rapports humains spécialement puissants, donc par des rapports politiques très vigoureux».
«Le Brésil, exemple de pluralité ethnique et de coexistence harmonieuse de plusieurs communautés, aussi fières de leurs origines et identités que de leur appartenance à la nation brésilienne, vient offrir ce symbole d’espoir en témoignage de sa gratitude pour la richesse humaine et spirituelle que nous a léguée l’immigrant libanais. Voilà pourquoi nous nous sommes tellement réjouis du fait que le Liban, après un conflit sanglant, a repris le cours de son Histoire nationale et sa vocation de lien entre l’Occident et l’Orient, a-t-il poursuivi.
Le chef de la diplomatie brésilienne a ajouté qu’«un Liban indépendant et en paix sera toujours une garantie de stabilité et de développement non seulement pour son peuple, mais aussi pour toute la région. Laissé à sa destinée, respecté et indépendant, ce peuple a une rencontre sûre avec un avenir d’espoir et de bonheur».
«Les Nations Unies, a déclaré le ministre, se sont prononcées à plusieurs reprises sur la situation au Moyen-Orient et ont pris plusieurs décisions concernant le présent et l’avenir de cette région, parmi lesquelles la résolution 425 du Conseil de Sécurité. Nous souhaitons, nous proposons, nous demandons que cette résolution soit respectée; que le peuple libanais, affranchi des interférences externes, puisse consolider son processus de réconciliation nationale; et qu’il lui soit à nouveau permis de jouer un rôle positif et constructif dans la région et sur la scène mondiale».

M. Lampreia a affirmé que son gouvernement était déterminé à bâtir «l’échafaudage juridique qui nous permettra de développer des relations économiques, commerciales, financières et de coopération technique et culturelle plus souples et dynamiques».
Il a précisé que «le directeur de l’Agence brésilienne de coopération se trouve déjà au Liban en tant que membre de ma délégation, pour la mise au point d’un accord-cadre de coopération. Les deux accords signés au cours de cette visite, l’accord en matière d’éducation et de coopération culturelle et l’accord sur le transport aérien, ne font que lancer une série d’ententes possibles entre nos deux pays dans les domaines les plus variés».
M. Lampreia sera reçu aujourd’hui par le président du Parlement, M. Nabih Berry.
Au deuxième jour de la visite à Beyrouth du ministre brésilien des Affaires étrangères, M. Luiz Felipe Lampreia, le Liban et le Brésil ont signé hier deux accords de coopération portant sur les transports aériens et l’éducation. M. Lampreia a été reçu hier par le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, après s’être...