Winer : le Liban reste un pays de transit de la drogue

Le secrétaire adjoint du Bureau des narcotiques au département d’Etat américain, M. Jonathan Winer, a affirmé hier que le Liban «reste un pays de transit de la drogue bien qu’il ait fait un effort pour en éradiquer la culture».
M. Winer a fait cette déclaration au deuxième jour de sa visite au Liban, à l’issue d’un entretien avec le ministre d’Etat chargé des Finances, M. Fouad Siniora. Auparavant, le responsable américain, qui était accompagné de l’ambassadeur US à Beyrouth, M. Richard Jones, avait été reçu par le ministre de la Justice, M. Bahige Tabbarah. Lundi, M. Winer avait évoqué les moyens de «renforcer la coopération entre le Liban et les Etats-Unis dans le domaine de la lutte antidrogue» avec le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr.
Après la réunion avec M. Siniora, M. Winer a déclaré que le Liban avait «fait des efforts dans le domaine de la lutte contre la culture de la drogue, mais il reste, comme beaucoup d’autres Etats au monde, un pays de transit pour les narcotiques. Il est vrai que le gouvernement libanais a adopté l’année dernière des mesures positives, en saisissant notamment une importante cargaison de cocaïne. Toutefois, les trafiquants continuent de l’utiliser comme pays de transit et les efforts doivent se poursuivre pour lutter contre ce phénomène».
M. Winer a indiqué que le transit «est un problème planétaire et non pas local. Et l’une des raisons pour lesquelles je me trouve au Liban c’est justement pour examiner les moyens de lutter contre le danger que constitue le trafic de drogue qui dépasse les frontières du Liban et celles des Etats-Unis».
Le responsable au Département d’Etat a ajouté qu’il allait transmettre au président Bill Clinton son rapport sur les résultats de ses entretiens au Liban. «L’année dernière, a-t-il précisé, nous avions estimé que le Liban n’avait pas respecté la convention de Vienne concernant la lutte contre la drogue. Mais l’important c’est que le Liban reçoive une aide américaine pour lutter contre ce fléau». L’aide serait de nature technique et porterait aussi sur l’entraînement du cadre humain. Il n’a pas fourni d’autres précisions.
M. Winer a indiqué que la coopération entre le Liban et les Etats-Unis doit s’étendre, à long terme, à la lutte contre le crime organisé.
Selon l’AFP, M. Winer a déclaré que «le Liban a été rayé de la liste des producteurs mais reste un lieu de passage pour la drogue», ajoutant que son pays avait l’intention d’«étudier les moyens d’aider le Liban à lancer des cultures de substitution».
Le Liban a éradiqué depuis 1992, avec l’assistance des troupes syriennes, la culture de cannabis qui avait proliféré pendant la guerre. Mais les promesses d’assistance internationale pour le lancement de cultures de substitution tardent à se concrétiser.