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Actualités - CHRONOLOGIE

Une mission aérienne israélienne vers le Liban sud tourne à la catastrophe Deux hélicoptères transportant des renforts entrent en collision au-dessus de la Galilée : 73 militaires tués (photo)

La dernière escalade militaire au Liban-Sud a été marquée hier soir par une catastrophe aérienne israélienne, la plus grave dans l’histoire de l’aviation militaire de ce pays. Deux hélicoptères, des gros-porteurs qui se rendaient en mission de renfort au Liban-Sud, se sont heurtés en vol avant de s’écraser au-dessus de la Haute-Galilée. Bilan: 73 morts et plusieurs blessés.
Les deux hélicoptères transportaient des militaires et une grande quantité de munitions vers la zone occupée au Liban-Sud où la résistance avait attaqué dans la journée dix-sept positions de l’armée israélienne ou de l’«Armée du Liban-Sud» (ALS).
Les appareils de type Yasour qui se sont heurtés, selon les explications israéliennes, à cause de l’épais brouillard enveloppant le secteur se sont écrasés sur des appartements vides d’habitude loués à des touristes à Shaar Ychouv, et sur le cimetière du kibboutz voisin de Daphna, dans la région du Doigt de la Galilée.
L’ampleur de la catastrophe a poussé le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à annuler sa visite prévue pour aujourd’hui en Jordanie, selon la télévision israélienne. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour la visite à Amman. Quelques heures après la catastrophe, le premier ministre israélien a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les causes et les circonstances de l’accident. «Le ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï, et le chef d’état-major, le général Amnon Shahak, vont vérifier les raisons et les circonstances de cet accident. Je prie pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus», a-t-il dit lors d’une brève intervention à la télévision. «En cette heure grave, tout le peuple d’Israël se rassemble autour des familles des victimes. Les soldats sont nos fils», a-t-il poursuivi.
M. Netanyahu a présenté ses condoléances «aux familles des nombreuses victimes de cette terrible catastrophe». Le président israélien, Ezer Weizman, ancien commandant en chef de l’armée de l’air, a pour sa part déclaré qu’«il s’agit de l’accident le plus grave dans l’histoire de l’armée de l’air israélienne».
Chacun de ces appareils peut transporter jusqu’à 34 personnes et un équipage de trois membres.

Des explosions

Les équipes de sauvetage sont intervenues pour rassembler les corps des dizaines de victimes et évacuer les rares survivants blessés vers les hôpitaux de la région nord de l’Etat hébreu, mais les opérations de sauvetage ont été perturbées par une tempête de pluie et de neige. Des explosions, probablement dues aux munitions qui se trouvaient à bord des appareils, ont retenti sur le site de l’accident pendant que les équipes de secours s’affairaient.
Le secteur a été décrété zone militaire interdite d’accès.
«J’étais sous la douche, et j’ai entendu des crépitements et des explosions. Je suis sorti et j’ai vu la caracasse d’un Yasour en flammes», a déclaré à la télévision israélienne Oren Guerchoni, résident de Shaar Ychouv.
Des incendies se sont déclarés dans les maisons de Shaar Ychouv, mais il n’y a pas eu de victimes civiles et les pompiers sont intervenus pour éteindre les feux.
Le premier bilan faisant état de 70 morts a été annoncé par le général Amiram Lévine, commandant en chef de la région militaire nord d’Israël. «Cet accident terrible a fait près de 70 tués», a-t-il laconiquement déclaré à la télévision israélienne. Selon la télévision, des «équipes spéciales tentent d’identifier les corps carbonisés de 70 militaires rassemblés».
En soirée, un porte-parole militaire annonçait un bilan officiel de 73 morts.
Selon la BBC, les appareils transportaient des militaires en civil, membres d’une unité d’élite de l’armée israélienne, chargée de lutter contre la résistance au Liban-Sud.
En 1976, 54 militaires israéliens avaient été tués dans l’accident d’un hélicoptère Yasour en Cisjordanie, et l’armée avait ensuite réduit le nombre maximum autorisé dans ces appareils.

Les combats de
la journée

Les deux hélicoptères se rendaient donc au Liban-Sud où la résistance a mené hier plus de dix-sept attaques contre des positions de l’armée israélienne ou de l’«Armée du Liban-Sud» (ALS).
L’armée israélienne a riposté en tirant un centaine d’obus contre des zones résidentielles, ce qui a poussé le Liban à déposer une plainte auprès du comité de surveillance du cessez-le-feu.
Très tôt le matin, des unités de la résistance ont attaqué à l’arme automatique, aux roquettes antichars et aux obus de mortier les fortins de l’armée israélienne et de l’ALS installés à la lisière de la zone occupée. Des roquettes de type Katioucha ont été utilisées lors de ce bombardement qui n’a pas fait de victime.
L’armée israélienne a riposté en tirant une centaine d’obus contre des objectifs situés hors de la zone occupée. Les tirs ont notamment atteint le village de Kfar Roummane (Nabatiyé) où deux habitations et une voiture ont été endommagées.
Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a annoncé quelques heures plus tard que le Liban avait décidé de déposer une plainte auprès du comité de surveillance. Dans une déclaration à la presse, M. Boueiz a estimé que le bombardement israélien constituait une violation de l’arrangement du 26 avril. Le chef de la diplomatie a réaffirmé qu’«Israël doit savoir que le prix qu’il paye pour son occupation du Liban-Sud est très élevé. Et tous les plans, méthodes et stratégies utilisés n’ont donné aucun résultat».
La dernière escalade militaire au Liban-Sud a été marquée hier soir par une catastrophe aérienne israélienne, la plus grave dans l’histoire de l’aviation militaire de ce pays. Deux hélicoptères, des gros-porteurs qui se rendaient en mission de renfort au Liban-Sud, se sont heurtés en vol avant de s’écraser au-dessus de la Haute-Galilée. Bilan: 73 morts et plusieurs...