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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition inédite à Baouchrié La chrétienté à travers ses chapeaux (photo)

Deux frères libanais exposent à Beyrouth deux cent soixante couvre-chefs et accessoires de la plupart des rites chrétiens du monde, une collection unique assemblée par leur père dix-sept ans durant.
Pour la manifestation intitulée «2.000 ans de christianisme», Sélim et Antoine Zarazir ont fait sortir des armoires familiales tiares, cornettes, chapeaux de cardinaux, calottes, tabiyés maronites et «camelasti» arméniens-catholiques pour les exposer au collège ces Sœurs des Saints-Cœurs à Baouchrié.
«C’est un musée unique», assure Sélim, professeur d’archéologie et d’histoire ancienne à l’Université libanaise.
Lui et son frère Antoine, également professeur et fonctionnaire au ministère de l’Education, ont repris le flambeau de leur père, Gabriel, qui, de 1966 jusqu’à sa mort en 1982, a consacré son temps et une bonne partie de son salaire de fonctionnaire à rassembler ces accessoires vestimentaires de toutes les congrégations chrétiennes.
«Il en a eu l’idée par hasard pendant une conférence sur le rôle des laïcs dans l’église», raconte Sélim. «En voyant deux pères capucins sans tonsure ni calotte, il s’est dit que bientôt on n’allait plus reconnaître les religieux, que ce patrimoine allait disparaître et qu’il fallait le préserver à tout prix».
Sélim et Antoine ne cachent pas que leur père a dû parfois payer «des prix exorbitants» pour acquérir certaines pièces rares, sans toutefois citer de montants.

Un pape non identifié

Parmi les pièces les plus précieuses, la calotte blanche d’un pape non identifié, un chapeau de rite latin du XUIIe siècle, le «camelasti» (chapeau) d’un patriarche arménien-catholique et des mules de cardinaux fin XVIIe.
Tous les rites chrétiens sont représentés au travers chapeaux, barrettes de cardinaux ou de nonces apostoliques et cordelettes: de Rome, d’Alexandrie, d’Antioche, de Babylone, de Cilicie, de Grèce et de Roumanie, des Indes, de Moscou et de Canterbury.
«Il nous manque pourtant la coiffe d’une femme évêque anglicane, ça n’existait pas encore du temps de mon père», explique Sélim.
Au hasard de l’exposition on tombe aussi sur des pièces de vêtements du pape copte Chenouda III ou du patriarche grec-catholique actuel Maximos V Hakim.
Très œcuméniques, Gabriel et ses deux fils n’ont pas oublié les femmes: ils présentent les cornettes de quatorze congrégations féminines, dont les Sœurs de la Charité, les religieuses syriaques-orthodoxes de Deir Zafaran en Turquie, etc.
Sélim et Antoine Zarazir sont aujourd’hui confrontés à un double problème: les armoires où sont d’ordinaire rangés leurs trésors débordent et la conservation de leur collection non seulement coûte cher mais pose techniquement un problème: «Il faut maintenir la température, il y a les problèmes d’humidité», dit Sélim.
Les deux frères ont entrepris des contacts avec plusieurs établissements religieux pour accueillir la collection qui deviendrait alors une exposition permanente constamment enrichie.
S’il le faut, la collection pourrait partir à l’étranger, en France par exemple, estiment-ils.
Deux frères libanais exposent à Beyrouth deux cent soixante couvre-chefs et accessoires de la plupart des rites chrétiens du monde, une collection unique assemblée par leur père dix-sept ans durant.Pour la manifestation intitulée «2.000 ans de christianisme», Sélim et Antoine Zarazir ont fait sortir des armoires familiales tiares, cornettes, chapeaux de cardinaux, calottes,...