Amman accuse Damas de vouloir minimiser le rôle de la Jordanie(photo)

AMMAN, 2 Février (AFP, Reuter). — Le premier ministre jordanien Abdel Karim Kabariti a accusé la Syrie de chercher à contrer le rôle de la Jordanie dans le processus de paix au Proche-Orient.
Parlant devant les membres de la Commission des Affaires étrangères du Parlement jordanien, M. Kabariti a affirmé, selon la presse, que «la Syrie a été irritée» par l’accord sur le redéploiement de l’armée israélienne à Hébron en Cisjordanie, conclu le 15 janvier entre Israéliens et Palestiniens avec l’aide du roi Hussein de Jordanie.
«La Syrie considère que cet accord a été conclu après des concessions» palestiniennes et «pense qu’il faut s’opposer aux interventions de la Jordanie (dans le processus de paix) et minimiser son rôle», a-t-il ajouté.
Selon lui, cet accord a «changé le climat dans la région et a, peut-être, relégué au second plan la question de la reprise des négociations entre la Syrie et Israël».
Les relations entre la Jordanie et la Syrie sont mauvaises depuis la signature du traité de paix jordano-israélien en octobre 1994, Damas reprochant à Amman d’avoir conclu «une paix séparée» avec l’Etat hébreu.
M. Kabariti a également affirmé que «la Syrie a été irritée par l’entente entre Palestiniens, Jordaniens et Egyptiens» et «craint de voir cette entente contribuer à son isolement».
«C’est pourquoi ils (les Syriens) se sont tournés vers les pays du Golfe», où le vice-président syrien a effectué la semaine dernière une tournée destinée à s’assurer du soutien de ces pays à la position de son pays, a déclaré le premier ministre jordanien.
La Syrie refuse de reprendre les négociations avec Israël tant que le gouvernement de ce pays ne respecte pas un engagement d’un retrait total du plateau du Golan, pris selon elle par son prédécesseur travailliste.
Tout en affirmant le soutien de son pays à la Syrie qui refuse de «reprendre les négociations au point zéro», M. Kabariti a reproché aux dirigeants de Damas d’avoir «suivi une politique attentiste depuis leur participation à la Conférence de Madrid», qui avait lancé le processus de paix en 1991.