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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris veut réduire l'écart entre la Syrie et Israël (photo)

La France et Israël ont décidé hier, à l’occasion du séjour à Paris du chef de la diplomatie israélienne David Lévy, de donner un nouveau départ à leurs relations qui s’étaient refroidies à la suite de la visite fin octobre du président Jacques Chirac à l’Etat hébreu. Après un entretien avec M. Lévy, le ministre français des Affaires étrangères Hervé de Charette a confirmé que son pays était prêt à aider à réduire l’écart entre les positions de la Syrie et d’Israël en vue d’une reprise des pourparlers de paix, interrompus depuis près d’un an.
«Nous avons exprimé notre détermination à donner à nos relations un maximum de densité, d’intensité et de chaleur amicale», a affirmé M. de Charette.
«Nos deux pays, même s’il leur arrive de ne pas être d’accord sur tout, sont amis depuis longtemps et ont l’intention de le rester», a-t-il ajouté souhaitant que «l’année 1997 soit placée sous le signe du renforcement de la coopération franco-israélienne».
Il a ainsi annoncé sa visite en Israël «d’ici à un mois», et la confirmation de la prochaine ratification par le Parlement français de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.
Recevant M. Lévy dans la matinée, le chef de l’Etat français avait souhaité «autant de contacts que possible» entre les deux gouvernements, et annoncé la visite en février en Israël du ministre de la Défense Charles Millon.
M. Lévy, dont c’est la première visite en France depuis septembre, a abondé dans le même sens.
Cette volonté de détente survient après la visite controversée de M. Chirac en Israël, marquée par un incident dans la vieille ville de Jérusalem au cours duquel il s’était violemment opposé à des policiers israéliens. Le président français avait également appelé l’Etat hébreu à modifier son attitude vis-à-vis des Palestiniens.
Depuis cette visite, Paris avait multiplié les mises en garde au gouvernement israélien sur sa politique de colonisation en Cisjordanie et sur Jérusalem que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu considère comme «non négociable».

Des signes
encourageants

Mais la signature à la mi-janvier de l’accord sur Hébron — que l’Union européenne a coparrainé — et les perspectives d’une reprise des pourparlers entre Damas et Tel-Aviv ont été perçues comme des signes encourageants par les responsables français.
M. de Charette a ainsi souhaité que l’accord sur Hébron soit «le signe de la confiance retrouvée» entre Israël et l’Autorité palestinienne.
Sur le volet israélo-syrien, il a affirmé que la France et l’Europe étaient «concernées de très près par l’évolution du processus de paix et allaient y apporter une contribution forte».
«Nous ferons auprès des uns et des autres toutes les démarches appropriées pour faciliter le rapprochement des points de vue» entre la Syrie et Israël, sans aucune volonté de «monopole», a-t-il dit.
Interrogé sur le souhait de la France de contribuer à «réduire l’écart» entre les positions des deux pays, il a lancé: «Vous en doutiez?».
L’envoyé spécial de l’Union européenne au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos doit se rendre la semaine prochaine en Israël pour y apporter un message du président syrien Hafez el-Assad concernant l’interprétation israélienne de la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
La 242 demande le retrait d’Israël «des» (ou «de» selon la version anglaise) territoires arabes occupés en 1967. Selon M. Moratinos, le président syrien veut savoir ce qu’entendent les Israéliens lorsqu’ils proposent une reprise des négociations sur la base de cette résolution.
Sur cette question, M. Lévy s’est montré prudent affirmant que les principes de Madrid (la conférence qui avait lancé les négociations de paix en octobre 1991) «sont toujours vivants». Il a souligné la volonté de son pays de faire «la paix avec la Syrie», «sans diktat», mais sur une base de «synthèse» des positions des deux parties.

De nombreux
points d’accord

S’il faut en croire l’ancien négociateur en chef israélien, Ouri Savir, Israël et la Syrie étaient arrivés à «de très nombreux points d’accord» avant le gel des pourparlers de paix entre les deux pays en février dernier.

«Nous étions arrivés à 50 à 60 points d’accord informels, notamment sur la normalisation, l’économie et l’eau», a déclaré M. Savir, qui était directeur général du ministère des Affaires étrangères sous M. Shimon Pérès, puis négociateur en chef avec la Syrie.

Selon lui, les points d’accord ont été rédigés par les Américains mais non signés. Ce document se trouve entre les mains d’Israël et de la Syrie, a-t-il ajouté.
La France et Israël ont décidé hier, à l’occasion du séjour à Paris du chef de la diplomatie israélienne David Lévy, de donner un nouveau départ à leurs relations qui s’étaient refroidies à la suite de la visite fin octobre du président Jacques Chirac à l’Etat hébreu. Après un entretien avec M. Lévy, le ministre français des Affaires étrangères Hervé de...