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Actualités - ANALYSE

Une donne redoutable : le terrorisme sioniste

Il a fallu le massacre de 29 croyants palestiniens en prière dans une mosquée par Baruch Goldstein, l’assassinat de Rabin puis mercredi dernier le «soldat fou» qui a fauché six Arabes à Hébron, pour que les médias occidentaux, si bien «contrôlés» jusque-là, admettent l’existence d’un terrorisme sioniste que dans la région on connaît depuis les années trente...
A Beyrouth, un diplomate occidental souligne que «les extrémistes juifs et arabes ont un même objectif: torpiller la paix ou la retarder le plus possible. Chaque fois qu’on semble sur le point de débloquer le processus et de marquer un nouveau progrès, ils interviennent par la violence. Le militaire qui a tiré sur la population palestinienne mercredi a clairement indiqué que son geste était programmé pour empêcher Netanyahu et Arafat dont la rencontre était imminente de s’entendre sur le redéploiement des forces israéliennes à Hébron. Il a d’ailleurs atteint apparemment son but puisque le premier ministre israélien, qui d’ailleurs allait vers l’accord d’assez mauvaise grâce en y étant poussé par les pressions U.S., a fait machine arrière. Et cela sous prétexte que l’incident donnait à réfléchir, qu’il fallait envisager de nouvelles mesures pour éviter sa réédition».
«Sur le plan ponctuel, poursuit ce diplomate, les extrémistes sionistes veulent que la sécurité des colonies d’implantation, des enclaves en territoire arabe soit assurée uniquement par des forces israéliennes, sans aucune participation palestinienne. Cela parce que leur idéologie leur impose une haine irréversible des Arabes et qu’ils ne conçoivent ni paix ni cohabitation ou coexistence avec ces derniers».
«De leur côté, rappelle cette source, les activistes du Hamas et du Jihad islamique palestinien, par une spectaculaire série d’attentats à Jérusalem comme à Tel-Aviv, ont réussi à causer la défaite électorale de Shimon Pérès qu’on peut présenter comme un champion de la paix, par comparaison avec Netanyahu. Depuis lors, le processus régional, qu’on pensait pouvoir accélérer en abordant sérieusement le volet Golan, est gelé».
«Donc les extrémistes des deux camps se retrouvent en position d’alliés objectifs, bien que leurs buts stratégiques proclamés soient évidemment diamétralement opposés. En effet, les radicaux palestiniens n’excluent pas totalement la paix, ou plus exactement la non-belligérance permanente, à condition que la Palestine soit ressuscitée, qu’elle recouvre tout son ancien territoire, tous ses droits et qu’elle redevienne un Etat indépendant à part entière. Quant à leurs vis-à-vis sionistes, ils ne veulent restituer aucun territoire, surtout pas à Jérusalem ou au Golan, rejettent évidemment toute idée d’une entité palestinienne autonome et a fortiori d’un Etat palestinien, en exigeant que non seulement on ne démantèle pas les colonies d’implantation mais encore qu’on en construise de nouvelles à tour de bras. Rabin a payé de sa vie la déclaration dans laquelle il admettait le principe d’une restitution du Golan et c’est sur le plan électoral que Pérès à son tour a dû payer le prix d’une telle prise de position, accompagnée de l’arrêt de nouvelles implantations et du démantèlement de certaines colonies. Même contre Netanyahu, quand il fait mine de «faiblir» comme ils disent face aux pressions U.S., les extrémistes sionistes ne reculent pas devant le recours à la violence terroriste, comme on vient de le voir à Hébron».
Cette personnalité diplomatique approuve ensuite «la réaction du président Bill Clinton qui a compris que le temps joue en faveur des ennemis de la paix et que le meilleur moyen de les contrer c’est encore d’aller vite de l’avant, en accélérant la conclusion d’un accord palestino-israélien sur Hébron. Il a donc «prié» Netanyahu de ne plus retarder cet accord, en prélude au redémarrage des négociations syro-israéliennes sur la question du Golan puis des pourparlers libano-israéliens pour un retrait israélien du Liban-Sud».
Reste à savoir si Netanyahu ne va pas prendre prétexte pour se dérober du précédent Rabin, en y rajoutant qu’il ne voudrait pas être responsable de troubles intérieurs, voire d’une guerre civile en Israël entre ennemis et partisans de la paix...

E.K.
Il a fallu le massacre de 29 croyants palestiniens en prière dans une mosquée par Baruch Goldstein, l’assassinat de Rabin puis mercredi dernier le «soldat fou» qui a fauché six Arabes à Hébron, pour que les médias occidentaux, si bien «contrôlés» jusque-là, admettent l’existence d’un terrorisme sioniste que dans la région on connaît depuis les années trente...A...