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Actualités - CHRONOLOGIE

Hébron : Netanyahu en butte à la fronde de ses ministres



L’opposition à un accord avec les Palestiniens sur Hébron se renforçait hier au sein du gouvernement israélien, bien qu’un attentat antipalestinien eût illustré cette semaine le risque qu’il y a à faire traîner les choses (VOIR AUSSI P. 8).
De plus en plus de ministres critiquent ouvertement le projet d’accord, qui tarde à être signé, et menacent de voter contre, s’il ne garantit pas la sécurité des 400 colons juifs vivant au cœur de la ville palestinienne de 120.000 habitants.
Sept ministres, sur dix-huit que compte le Cabinet, se sont déjà prononcés contre l’accord. Un huitième, Tzahi Hanegbi, chargé du portefeuille de la Justice, a exprimé des critiques jeudi, bien qu’il soit un proche du chef du gouvernement Benjamin Netanyahu.
Deux autres ministres du parti ultra-orthodoxe Shass (sépharade) ont à leur tour exprimé des doutes sur la viabilité d’un accord et laissé entendre qu’ils pourraient s’abstenir durant un vote, apprend-on vendredi de source gouvernementale.
Le Shass, qui joue un rôle clé dans la coalition gouvernementale avec 10 députés, craint que l’accord en préparation ne garantisse pas suffisamment la sécurité des colons, bien qu’il reste favorable au principe du redéploiement.
En théorie, M. Netanyahu pourrait être ainsi mis en minorité par ses ministres. Mais ce cas de figure reste très improbable, le premier ministre pouvant parfaitement, en ce cas, remodeler son gouvernement. M. Netanyahu a déjà averti les rebelles de sa coalition qu’il n’écartait pas l’hypothèse d’une union nationale avec l’opposition travailliste.
Au Parlement, les adversaires de l’accord sont très minoritaires, les travaillistes ayant annoncé qu’ils appuieraient un accord sur Hébron.

Implantation sauvage

Les opposants à l’accord sont tout aussi faibles dans la rue. Si des colons sont parvenus hier à installer des maisons mobiles sur une colline proche de la colonie de peuplement de Beit El, près de Ramallah en Cisjordanie, en vue d’établir une implantation sauvage et saboter l’accord en vue, ils n’ont réussi jusqu’à présent à mobiliser qu’une petite frange ultranationaliste et religieuse d’Israéliens.
Ils ont battu en retraite, provisoirement, quelques heures plus tard, en échange d’un engagement des autorités de négocier avec eux leur projet de construction.
Les résultats d’un sondage publié vendredi sont à ce titre significatifs: 55% des juifs israéliens se disent en faveur d’un redéploiement, seulement 27% sont contre et les autres 18% sans opinion.
Soumis à la pression des siens — mais nullement menacé —, M. Netanyahu a fait savoir aux Palestiniens qu’ils ne devaient s’attendre à aucun assouplissement de sa part.
A l’issue de la réunion du gouvernement, le premier ministre s’est entretenu à Jérusalem avec l’émissaire américain Dennis Ross pour évoquer les divergences empêchant la conclusion d’un accord sur Hébron.
Le médiateur américain s’est ensuite rendu, en fin d’après-midi, à Gaza pour rencontrer le président palestinien Yasser Arafat. M. Ross n’était pas parvenu la veille à convaincre les deux parties de finaliser un nouvel accord en discussion depuis trois mois.
M. Arafat ne semble pas vouloir faire marche arrière et maintient un certain nombre de demandes concernant notamment la poursuite du processus de retrait de l’armée israélienne après le règlement provisoire du contentieux de Hébron.
L’attentat de mercredi au cours duquel six Palestiniens ont été blessés, et qui a failli tourner au massacre, lui a donné de nouveaux arguments pour exiger des garanties afin de protéger la population arabe des menées des extrémistes juifs.
L’opposition à un accord avec les Palestiniens sur Hébron se renforçait hier au sein du gouvernement israélien, bien qu’un attentat antipalestinien eût illustré cette semaine le risque qu’il y a à faire traîner les choses (VOIR AUSSI P. 8).De plus en plus de ministres critiquent ouvertement le projet d’accord, qui tarde à être signé, et menacent de voter contre,...