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Actualités - CHRONOLOGIE

Formée en 1978 pour rétablir la souveraineté de l'état au sud La FINUL s'est transformée en une force de protection de la population

A défaut de superviser le retrait militaire israélien, les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban-Sud (FINUL) sont devenus en 19 ans démineurs, secouristes, médecins et protecteurs d’une population civile meurtrie.
Soulignant la tension persistante au Liban-Sud, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a prorogé mardi le mandat de la FINUL — qui expirait le 30 janvier — pour une nouvelle période de 6 mois, redemandant à l’occasion le départ des forces israéliennes.
Déployée en 1978 à la suite d’une première invasion israélienne (opération Litani) pour «aider les autorités légales libanaises à contrôler leur territoire jusqu’à la frontière internationale», la FINUL n’a pu remplir sa mission devant le refus de l’Etat hébreu d’appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité exigeant son retrait.
Témoin impuissant de la violence qui embrase régulièrement la région, elle s’est transformée en «force de protection de la population civile», souligne à l’AFP son porte-parole et conseiller politique, le Turc Timur Goksel.
Peu à peu, les positions de l’ONU sont devenues autant de lieux de refuges et d’assistance à la population, un rôle qui s’est dramatiquement vérifié en avril 1996, lors de l’opération militaire israélienne «Raisins de la colère»: 105 civils libanais avaient été tués dans le bombardement d’une position onusienne à Cana.
Pour la population, les hôpitaux de campagne de la FINUL sont de précieux dispensaires, tel celui du contingent finlandais à Borj Qalaway, à 2 km des lignes israéliennes, dans la région de Tyr.
«Nous soignons gratuitement 10.000 civils par an, d’une quinzaine de villages environnants. Il y a de tout: des blessures par armes, mines, des morsures de serpents, des maladies de peau, des infections pulmonaires et intestinales», dit le commandant Jukka Kunnasaro dont l’hôpital compte huit lits.
«A mon arrivée en 1979, la zone sous notre contrôle était un champ de bataille où il n’y avait que 40.000 habitants. Aujourd’hui ils sont dix fois plus. C’est notre grande réalisation», affirme M. Goksel, 52 ans, véritable «mémoire et conscience de la mission onusienne», selon les villageois de la région.
La protection des civils, dit-il, n’«est pas une déviation de la mission initiale car l’objectif de l’ONU est de mettre fin à la situation de belligérance. Or plus nous contribuons à ramener les civils, plus la région devient une zone de paix». «Toutes les parties devraient y trouver leur compte, y compris Israël», affirme-t-il.
Pour lui, l’impartialité de la FINUL n’est plus à prouver et il rejette catégoriquement des accusations israéliennes selon lesquelles les résistants libanais utilisent les Casques bleus comme écran.
Sur les 205 tués et près de 500 blessés que déplore la FINUL depuis sa création, 60% ont été le fait de combattants anti-israéliens (Palestiniens puis Libanais) et 40% de l’armée israélienne, indique-t-il. «Cela démontre que nous tentons au prix fort d’interdire les actes de guerre à partir du territoire sous notre contrôle», affirme-t-il.
Pour cheikh Ali Amine, un dignitaire religieux chiite très écouté, la FINUL sera «encore plus nécessaire en cas de retrait israélien pour assurer la coexistence entre musulmans et chrétiens et empêcher des représailles entre les résistants et les civils qui ont été obligés de collaborer avec l’occupant».
Forte de 5.200 hommes répartis en 9 contingents (népalais, fidjien, irlandais, ghanéen, finlandais, italien, français, norvégien, polonais), la FINUL contrôle 675 km carrés dont une partie à l’intérieur de la «zone de sécurité».
A défaut de superviser le retrait militaire israélien, les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban-Sud (FINUL) sont devenus en 19 ans démineurs, secouristes, médecins et protecteurs d’une population civile meurtrie.Soulignant la tension persistante au Liban-Sud, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a prorogé mardi le mandat de la FINUL — qui...