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Actualités - ANALYSE

Le système encore et toujours sur la sellette

Selon un pôle religieux peu charitable pour le camp loyaliste, «il est évidemment abusif de parler de démocratie au Liban. L’ordre mis en place est une créature hybride, d’âme totalitaire ou dictatoriale et d’apparence libérale. Les dirigeants ne respectent ni règles ni lois. Et l’on peut en apporter, entre autres, les preuves suivantes:
— Les dernières élections législatives, tronquées, viciées à la base, aux antipodes du scrutin libre et régulier promis par le pouvoir. Le seul élément positif qu’on peut y relever c’est que l’institution militaire en tant que telle s’est abstenue de toute immixtion et n’a pas voulu retrouver les regrettables réflexes qui prévalaient du temps du Deuxième Bureau. Mais d’autres services, locaux ou non, sont massivement intervenus dans certaines régions pour faire pression sur l’électorat, tirer le meilleur parti des failles d’organisation notamment au niveau des listes d’électeurs et éventuellement trafiquer grossièrement les résultats. Alors que la Roumanie, entre autres exemples, montre par ses dernières élections qu’elle évolue vers une saine démocratie, le Liban régresse sur ce plan à toute allure. C’est d’autant plus déplorable qu’il était auparavant cité comme modèle dans la région...
— La volonté du pouvoir de manipuler aussi les municipales, en s’arrogeant le privilège ahurissant de désigner le quart des membres des conseils municipaux des principales agglomérations, après les élections dont il fixe la date à juin prochain. Le gouvernement affirme qu’à travers une telle disposition il se soucie de «préserver les équilibres»... Désignation pour désignation, il aurait beaucoup mieux atteint un tel but s’il avait coopté dans son sein, lors de sa formation, des ministres appartenant à l’opposition tous courants confondus. De telles nominations ont au moins l’avantage d’être légales en regard de la Constitution et même souhaitables, voire impératives, piuisque Taëf recommande qu’on ne forme au Liban que des gouvernements d’entente nationale, ce qui n’a jamais été le cas.
— Les détournements de fonds publics, la gabegie, le gaspillage et la circonstance aggravante qui veut qu’on y supplée en augmentant les impôts! Le président de la Chambre en personne a indiqué que la troïka avait couvert des extorsions, accusation d’une gravité extrême et qui, émanant d’un responsable aussi haut placé, aurait dû à tout le moins entraîner l’ouverture d’une enquête, si du moins on était dans un Etat de droit et non dans une république bananière. D’autant que dans un précédent, le même dirigeant avait accusé des personnalités, sans les nommer, d’intelligence avec l’ennemi israélien, ajoutant que cette accusation concernait également certains responsables. Toujours sans que nul ne songe à lui réclamer des précisions et des preuves, ce qui serait inimaginable dans un pays vraiment démocratique. Il y a eu des rafles «à l’aveuglette» suivies de relaxes, personne n’ayant été convaincu de la charge de trahison et personne n’a pensé à demander des comptes aux auteurs de calomnies..»
Selon ce dignitaire religieux, «les dirigeants chez nous se comportent comme des souverains absolus au-dessus des lois. Ils foulent aux pieds depuis les règlements de la circulation jusqu’aux impositions fiscales et l’on a vu le ministre des Ressources hydroélectriques, M. Elie Hobeika, contraint de leur rappeler qu’ils ne devraient plus oublier de payer leurs quittances à l’EDL. De son côté, le président de la République, M. Elias Hraoui, a dû tancer les responsables en les invitant à payer leurs impôts et à donner l’exemple dans ce domaine aux contribuables ordinaires. Les gens d’influence, signalent divers rapports de l’Administration, ne paient ni le téléphone, ni l’eau ni l’électricité... C’est pire qu’une honte: c’est l’aveu que le système est pourri à la base et n’a rien de la démocratie dont on prétend le parer», conclut cette personnalité.

P. A-A.
Selon un pôle religieux peu charitable pour le camp loyaliste, «il est évidemment abusif de parler de démocratie au Liban. L’ordre mis en place est une créature hybride, d’âme totalitaire ou dictatoriale et d’apparence libérale. Les dirigeants ne respectent ni règles ni lois. Et l’on peut en apporter, entre autres, les preuves suivantes:— Les dernières élections...