Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

A partir de demain à l'assemblée nationale La carence des services publics au coeur du débat budgétaire

Le Conseil des ministres qui se réunira ce matin au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui devra plancher sur un ordre du jour ordinaire et classique. Mais un sujet d’une importance certaine pourrait être examiné en dehors de l’ordre du jour: le projet d’augmentation du prix du bidon d’essence. Les rumeurs persistantes qui ont circulé au cours des derniers jours concernant une éventuelle décision qui serait prise incessamment à ce propos n’ont pu être confirmées hier soir.
A en croire diverses sources parlementaires, l’Exécutif aurait effectivement décidé, sur le plan du principe, d’imposer une nouvelle augmentation sur le prix de l’essence. L’incertitude porterait ainsi non pas sur la nature de la décision, mais plutôt sur son timing. A la veille de l’ouverture demain, mercredi, du débat sur le projet de budget 97 à la Chambre, le gouvernement pourrait-il se hasarder à hausser le prix des carburants, au risque de donner de nouveaux arguments à ses détracteurs, Place de l’Etoile? Le Cabinet serait amené à éviter, vraisemblablement, d’effectuer un faux pas à ce sujet, d’autant que de nombreux groupes parlementaires paraissent farouchement opposés à une taxe supplémentaire sur l’essence. Même certains ministres y seraient hostiles.

En tout état de cause, la CGTL a pris hier les devants et réaffirmé qu’il ne saurait être question pour elle d’accepter une telle mesure. La centrale syndicale a brandi sans détours la menace d’une confrontation avec le pouvoir au cas où les rumeurs circulant à ce propos se révéleraient fondées .
Quoi qu’il en soit, le gouvernement paraît déterminé à tout mettre en œuvre afin de contenir et de diminuer le déficit budgétaire en favorisant l’accroissement des recettes et en donnant un sérieux coup de frein aux dépenses publiques non productives. La levée de la politique de soutien à l’EDL — décidée samedi dernier — s’inscrit dans ce cadre. Allant jusqu’au bout de sa logique à ce sujet, le Cabinet Hariri a souligné sans détours, dans l’introduction du projet de budget 97, que «certains services publics devraient être transformés en des services commerciaux, de manière à dissocier la gestion des services et leur propriété, laquelle devrait rester aux mains de l’Etat». En clair, cela signifie que le gouvernement envisage de privatiser «la gestion»
de certains services étatiques; L’introduction du projet de budget souligne, d’ailleurs, la nécessité de «réviser de façon minutieuse le rôle respectif des deux secteurs privé et public» Ce recours à une privatisation de la gestion de certains services publics risque d’être d’autant plus justifié que les salaires et les prestations sociales des fonctionnaires engloutissent à eux seuls près de 35% du total des dépenses publiques sans pour autant que l’administration étatique se montre quelque peu performante. Cet aspect précis de la gestion entraînera sans nul doute, à plus ou moins brève échéance, le problème du coût des services publics. Cette question s’est posée ces derniers jours dans le cas de l’EDL. Le pouvoir s’est ainsi attaqué dans l’immédiat au problème (vital) des branchements illicites, mais tôt ou tard, l’Etat risque d’être contraint d’augmenter le prix du courant électrique.
Ces diverses considérations pourraient être évoquées lors du débat parlementaire sur le budget qui s’ouvrira demain. Ce débat permettra en outre de jauger quelque peu le climat politique général dans le pays. Un climat qui a été marqué récemment par la polémique qui a éclaté au grand jour entre le président de la République et le chef du Législatif au sujet des pratiques du pouvoir et de la question des amendements constitutionnels préconisés par le président Elias Hraoui.
Les milieux du palais de Baabda sont revenus à la charge concernant ce dernier point, affirmant que le chef de l’Etat soumettra au Conseil des ministres, dès la fin du débat parlementaire sur le budget, son projet d’amendements constitutionnels. Une bataille serrée s’ouvrira alors entre les pôles du pouvoir à propos de ce dossier particulièrement lourd de conséquences. Cette bataille pourrait avoir pour toile de fond l’échéance cruciale de la prochaine élection présidentielle, comme l’ont montré certains développements locaux intervenus ces derniers jours.
M.T.
Le Conseil des ministres qui se réunira ce matin au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui devra plancher sur un ordre du jour ordinaire et classique. Mais un sujet d’une importance certaine pourrait être examiné en dehors de l’ordre du jour: le projet d’augmentation du prix du bidon d’essence. Les rumeurs persistantes qui ont circulé au cours...