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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Une conférence de Joseph Merchak : Batroun cité antique (photos)

«Batroun est une région riche en vestiges, elle possède un passé glorieux qui remonte aux premières origines de l’homme».
Joseph Merchak, professeur d’histoire-géo, président de l’APSAD branche Batroun, développe sa thèse comme on traite un melon, tranche par tranche. Il procède à la Sherlock Holmes, explorant toutes les possibilités, analysant les indices, ne laissant aucun détail au hasard. Le résultat de ses recherches, qu’il clame haut et fort: Batroun n’est pas une ville relativement récente — comme le prétendent certains — mais une région dont les origines remontent à la préhistoire. Accompagnant ses explications de diapositives, ce fervent défenseur du patrimoine a donc entamé sa conférence par la période Moustérienne. Des illustrations de divers objets en silex - des pointes de flèches, une faucille datant du 8e millénaire avant J.-C, un pilon de basalte qui provient probablement des trocs qu’effectuaient l’homme de Batroun et celui de l’Asie mineure ou de Mésopotamie; des coquillages de clamix, considérés comme détritus de cuisine, et un couteau finement taillé qualifié par le conférencier de «trouvaille précieuse».
M. Merchak a ensuite projeté une photo de jetons en terre cuite qui appartiennent à la période protohistorienne et sur lesquels ont été gravés des pictogrammes. L’historien s’est interrogé si ces jetons trouvés dans la région du Batroun ne seraient pas des indices précurseurs de la plus ancienne écriture cunéiforme.
Il est ensuite passé au début de l’histoire. Des indices comme une tête de chameau et autres poteries et statuettes qui ressemblent beaucoup à l’art mésopotamien. «Même si ces objets n’ont pas été fabriqués à Batroun, ils y ont été trouvés, chose qui signifie que cette terre a été habitée durant les premières périodes de l’histoire».
Projetant une photo du mur phénicien de Batroun (15m de long, 5m de hauteur et 2m d’épaisseur), le Pr Merchak poursuit: «Des études faites au carbon 14 ont donné les résultats suivants: la première partie du mur date de l’ère quaternaire. Il a été construit à partir de matière gréseuse, roche sédentaire formée de grains de sables réunis par un ciment siliceux ou calcaire, utilisé par l’homme de Batroun dès les temps les plus anciens.
Le trône du prince ou «maka’ad el mir» que nombre d’historiens disent d’origine arabe, est considéré par Merchak comme phénicien... Selon lui, l’étymologie syriaque de Batroun signifie justement «le siège de prince». Une autre interprétation, donnée par Anis Freiha, est dérivée du mot «batara», qui signifie couper, en référence au découpage des rochers.
Témoins de l’époque phénicienne: une vingtaine de sarcophages et la citadelle qui, d’après Merchak, aurait été construite par Itobal, le roi de Tyr puis détruite par le tremblement de terre de 951.
Vient ensuite le théâtre romain qui souligne l’importance de Batroun comme ville artistique romaine. D’autres vestiges romains se trouvent en face du mur phénicien.
M. Merchak a conclu sa conférence en évoquant une énigme qui suscite encore les interrogations des historiens: l’origine de Messaylha. Ce fort date-t-il de la période des Croisés, des Mamelouks ou a-t-il été construit par Saladin el-Ayoubi comme le prétendent les descendants de ce glorieux souverain?

M.G.
«Batroun est une région riche en vestiges, elle possède un passé glorieux qui remonte aux premières origines de l’homme».Joseph Merchak, professeur d’histoire-géo, président de l’APSAD branche Batroun, développe sa thèse comme on traite un melon, tranche par tranche. Il procède à la Sherlock Holmes, explorant toutes les possibilités, analysant les indices, ne...