«Israël a effectivement fait transmettre plusieurs messages à Damas, notamment par le biais de l’envoyé spécial européen pour le Proche-Orient Miguel Angel Moratinos», a déclaré un haut responsable du ministère.
«Nous avons assuré la Syrie que nous ne nourrissions aucune intention agressive à son égard et que nous n’avions pas placé nos troupes en état d’alerte», a poursuivi ce haut fonctionnaire qui a requis l’anonymat.
Il a ajouté: «Nous avons également manifesté notre désir de revenir à la négociation sur la base de la Conférence de Madrid (octobre 1991) et de la résolution 242 du Conseil de Sécurité» de l’ONU, qui réclame le retrait d’Israël de territoires occupés («des territoires» selon la version française) en contrepartie de la fin de l’état de belligérance entre Israël et ses voisins arabes.
Selon lui, la Syrie a répondu en posant des exigences considérées comme inacceptables par Israël.
La Syrie «ne se contente pas de réclamer que les négociations reprennent sur le principe d’un échange des territoires contre la paix, elle exige au préalable qu’Israël s’engage à se retirer du Golan jusqu’aux lignes du 4 juin 1967», a-t-il affirmé dans une référence à la ligne de cessez-le-feu d’avant la Guerre des Six jours qui a commencé le 5 juin 1967.
Les engagements
de Rabin
Le haut fonctionnaire s’est toutefois félicité de la participation possible de la Syrie à la prochaine conférence des ministres des Affaires étrangères des pays méditerranéens et du Maghreb prévue à Malte en avril.
Il a exprimé le souhait d’une rencontre à cette occasion entre les chefs de la diplomatie des deux pays, David Lévy pour Israël et Farouk el-Chareh pour la Syrie.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé hier, de son côté, qu’il était désireux de reprendre au plus vite les négociations.
Dans une déclaration publiée par le quotidien arabe israélien Kol al-Arab de Nazareth, il a souligné qu’il ne se «considérait pas lié par des engagements verbaux donnés par le gouvernement précédent sur un retrait du Golan».
Selon des sources diplomatiques concordantes, Israël avait laissé entendre du vivant du premier ministre Yitzhak Rabin (assassiné en novembre 1995) qu’il serait prêt à se retirer de tout le plateau syrien du Golan en échange de la paix.
Damas accuse Israël de se dérober à la restitution du plateau syrien du Golan, conquis en 1967.
«Les dirigeants israéliens ont renoncé aux engagements pris par le précédent gouvernement israélien», écrivait jeudi le quotidien du parti au pouvoir, Al-Baas. «Les propositions d’Israël sur une reprise des négociations sans condition et les moyens trompeurs dont il use ne trompent pas la Syrie», a averti de son côté le journal gouvernemental Techrine.
Toutefois, le président syrien Hafez el-Assad a assuré mardi le président américain Bill Clinton, dans un message de voeux à l’occasion du début de son second mandat présidentiel, de sa volonté de «poursuivre le travail ensemble» pour la réalisation de la paix au Proche-Orient.
Israël a conquis en 1967 le plateau du Golan, dont la Syrie exige la restitution totale. Ce territoire stratégique a été de facto annexé par Israël en décembre 1981.
Les plus commentés
Après Bou Saab, Alain Aoun : la démarche de limogeage mise sur les rails
Derrière la visite de Walid Boukhari à Meerab
Le Hamas accepte une proposition de cessez-le-feu qataro-égyptienne, Israël la juge "adoucie et inacceptable" : jour 213 de la guerre de Gaza