Carnet de route Vérités et mensonges

Hillary Clinton passe pour être une femme intelligente. C’est aussi une femme de convictions. N’a-t-elle pas déclaré à une journaliste de talent, Anne Sinclair, que les Américains ne devraient pas faire l’amour avant l’âge de 21 ans, en justifiant cette affirmation par le nombre des divorces précoces et par la progression des MST aux Etats-Unis? Comme il est très difficile de légiférer dans ce domaine, il n’y a pas grand risque que les souhaits de la femme du président se concrétisent et s’accompagnent d’un appareil répressif; prenons ces propos à la légère, non sans toutefois souligner leur irréalisme foncier. Elle n’avait peut-être pas réfléchi, la pauvre, ni à ce qu’elle exprimait ni à l’accueil qu’elle rencontrerait auprès des téléspectateurs (surtout français). Gigantesque et naïve Amérique...

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Je ne sais pas si M. Bassem el-Sabeh, lui, passe pour être intelligent. C’est peut-être à cause d’une mauvaise traduction que ses propos devant le nouveau conseil du syndicat de la presse paraissent incohérants. Le pauvre homme plaidait son dossier (censure, pays censure, censure quand même) qui le gênait aux entournures. Mais tout de même, en arriver à dire: «Nous ne considérons pas que la loi est l’ennemi des libertés d’information. Elle est là, au contraire, pour veiller à l’intérêt du pas et des libertés...» Ce qui, non seulement ne signifie rien, mais rappelle, dans sa tonalité, certaines propagandes de régimes ultra-autoritaires. Le malentendu est grave. On ne demande pas à un ministre libanais, aujourd’hui, d’être un libertaire, et peut-être que M. Sabeh est lui-même soumis à la censure. «La loi et l’ordre» en tout cas n’ont jamais suffi à garantir une presse libre. Les hauts commissariats français du mandat censuraient à tort et à travers. Pour «nous aider à grandir». Nous laisserons-nous maintenant frapper de nanisme?

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L’Amérique était très fière de ce slogan: «Ce qui est bon pour la General Motors est bon pour l’Amérique». Nous, nous avons fini par penser que «ce qui est bon pour la MEA est bon pour le Liban». Aussi, quand on voit cette compagnie aux prises avec des difficultés qui ressemblent à la quadrature du cercle, malgré tous ses défauts de gestion, on ne peut que lui rendre hommage de tenir encore. Car elle a valeur de symbole dans un pays qui en manque douloureusement.

Amal NACCACHE