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Actualités - CHRONOLOGIE

Alors que les rebelles sudistes annoncent des succès sur le terrain Sadek-Mahdi appelle l'armée à renverser le régime soudanais

Alors que les rebelles sudistes, sous la conduite de John Garang, connaissent, semble-t-il, des succès sur le terrain, l’ancien premier ministre soudanais Sadek al-Mahdi, qui dirige la principale formation d’opposition nordiste, a appelé hier l’armée et la police soudanaises à «renverser» le régime islamiste au pouvoir à Khartoum .
«Comme premier ministre, élu par le peuple (...), je m’adresse aux forces armées de notre pays et à la police pour leur dire que votre véritable front se trouve à Khartoum et que votre devoir (...) est de vous rallier à votre peuple et d’agir pour renverser le régime corrompu», a affirmé le chef du parti Oumma dans une déclaration.
Elu démocratiquement en 1986, M. Mahdi a été renversé en 1989 par un coup d’Etat mené par le général Omar al-Béchir, qui a établi un régime militaro-islamiste au Soudan.

Début décembre, il s’est enfui de Khartoum pour rejoindre à Asmara (Erythrée) l’Alliance nationale démocratique (AND) du Soudan, qui regroupe l’opposition nordiste et la guérilla sudiste de John Garang.

Son appel au renversement du régime de Khartoum intervient quelques heures après que l’opposition soudanaise à Asmara eut annoncé avoir tué 1.260 soldats gouvernementaux lors de «la première phase» de ses attaques armées dans l’est du Soudan, du 12 au 16 janvier.

L’AND a lancé il y dix jours une offensive dans l’Etat du Nil Bleu (Est), où elle a conquis les villes de Kurmuk et Qeissan et pris position à une soixantaine de km de Damazin, où se trouve la principale centrale électrique du pays qui alimente Khartoum.
Les autorités soudanaises accusent l’Ethiopie d’avoir envahi son territoire, ce qu’Addis Abeba a démenti.

«Appel patriotique»

«Tous les Soudanais s’atendent à ce que leur armée tranche la situation en faveur du peuple», a dit M. al-Mahdi, avant de souligner que «jamais l’armée et la police n’ont été autant humiliées que sous le régime» du général Béchir.
Dans sa déclaration présentée sous le titre «Appel patriotique», M. al-Mahdi affirme qu’il était, à la fin des années 80, sur le point de parvenir à un accord de paix avec la rébellion sudiste pour mettre fin à la guerre civile «lorsque le coup d’Etat (du général Béchir) a sapé son projet et ravivé la guerre, en lui conférant un caractère religieux».
Selon lui, l’armée dispose de deux alternatives: «Se soumettre au régime et combattre l’ensemble du peuple soudanais, les pays voisins et la communauté internationale», ou «s’opposer au Front national islamique (islamiste, dirigé par l’éminence grise du régime Hassan Tourabi) et libérer le pays pour déblayer la voie à la paix et à la démocratie (...), réhabiliter l’économie et normaliser les rapports du Soudan avec la communauté internationale».

Les combats

Sur le terrain, revendiquant de nouveaux succès contre le régime islamiste de Khartoum, les rebelles soudanais disent avoir encore progressé en direction de la ville stratégique de Damazine, dont le barrage hydroélectrique fournit à la capitale soudanaise 80% de son électricité.
Le chef des rebelles sudistes chrétiens ou animistes de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), John Garang, a confirmé qu’étouffer Khartoum était l’objectif de ses hommes qui se sont alliés aux rebelles anti-islamistes du Nord.
«Au vu de cet objectif, sur lequel nous continuons à travailler, nous avons plutôt réussi jusqu’à présent», a-t-il dit mardi lors d’un entretien téléphonique avec le bureau de Reuter au Caire.
Garang, qui se trouve actuellement près de Kourmouk, ville frontalière avec l’Ethiopie capturée au début de l’offensive combinée lancée il y a neuf jours par les rebelles, a affirmé que ses hommes avaient tué au moins 300 soldats dimanche au sud de Damazine.
Cette bataille s’est déroulée à Abou Chanena, à une soixantaine de km au sud de la capitale provinciale du Nil Bleu. La localité, a-t-il précisé, forme maintenant la ligne de front face à Damazine, où ont été dépêchés des renforts de troupes et de volontaires islamiques.
Les rebelles disent contrôler désormais Kourmouk et Keissan ainsi que toute une série de villes-garnisons au sud et au nord du Nil Bleu, le long de la frontière éthiopienne, et, plus au nord, l’agglomération de kassala, près de la frontière avec l’Erythrée.
«On assiste à de nombreux mouvements de troupes par train ou par camion dans tout le Soudan mais nous avons un potentiel suffisant pour conserver ce que nous avons pris dans la région du Nil Bleu, où nous sommes rendus maîtres d’un large secteur», a assuré Garang.
Alors que les rebelles sudistes, sous la conduite de John Garang, connaissent, semble-t-il, des succès sur le terrain, l’ancien premier ministre soudanais Sadek al-Mahdi, qui dirige la principale formation d’opposition nordiste, a appelé hier l’armée et la police soudanaises à «renverser» le régime islamiste au pouvoir à Khartoum .«Comme premier ministre, élu par le...