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Actualités - CHRONOLOGIE

La CGTL s'apprête à relancer son mouvement revendicatif La crise socio-économique projetée à nouveau sur le devant de la scène

La grève d’avertissement de vingt-quatre heures observée hier par les pilotes, le personnel naviguant et les employés de la MEA — grève qui a paralysé l’AIB durant tout une journée (VOIR PAGE 4) — a revêtu en ce début d’année un caractère quelque peu symbolique. Elle a projeté en effet sur le devant de la scène le grave dossier de la crise socio-économique qui se pose au pays depuis plusieurs mois. Un dossier assombri, de surcroît, par les scandales financiers et les détournements de fonds qui pullulent dans les ministères et les administrations publiques.

De l’aveu même de nombreux experts et hauts responsables, l’activité économique sur la scène locale est marquée par une lourde stagnation qui se manifeste dans la plupart des secteurs et qui retarde d’une manière inquiétante les perspectives de relance à l’échelle nationale. La conjoncture régionale ne contribue certes pas à améliorer la donne sur ce plan. La signature de l’accord israélo-palestinien sur Hébron risquerait, au contraire, de replacer le Liban dans le champ de mire de l’Etat hébreu. Le premier ministre Rafic Hariri a exprimé de sérieuses craintes à ce sujet en soulignant, lors d’un iftar hier après-midi, que «les pressions sur le Liban et la Syrie ont commencé» (VOIR PAR AILLEURS).
Dans un tel contexte, les dirigeants ne semblent pas accorder l’importance qu’il faut au dossier socio-économique, de manière à désamorcer le profond malaise qui se manifeste dans ce domaine. Pourtant, les causes de tension ne manquent pas. Au cours de la conférence de presse qu’il a tenue hier matin, le président de la CGTL, M. Elias Abou Rizk, a ainsi relevé — fort à propos — que le pouvoir d’achat des Libanais a diminué au cours des cinq dernières années de non moins de 40 pour cent. Les salaires n’ont évidemment pas été réajustés
en conséquence pour compenser cette érosion continue du pouvoir d’achat. Parallèlement, les diverses charges supportées par les salaires (telles que, notamment, les frais de scolarité, la taxe municipale, les impôts indirects, et les factures d’électricité, de téléphone et d’eau) ne cessent de croître régulièrement.
Face à une telle situation, la Centrale syndicale s’apprête à donner le coup d’envoi à un nouveau mouvement de revendication. A cet effet, une réunion devrait avoir lieu sous peu au siège de la CGTL, en présence d’un certain nombre d’experts, afin de déterminer l’indice des prix en base duquel les revendications salariales seront fixées. Le comité exécutif de la CGTL a été convoqué à une réunion demain, jeudi, dans le but de définir les grandes lignes des revendications qui seront soumises au gouvernement.
Encore faut-il, dans un tel contexte, que l’Exécutif (et avec lui le patronat) soit disposé à entamer un dialogue sérieux et rationnel avec la Centrale syndicale. Au cours de sa conférence de presse tenue hier, M. Abou Rizk a émis des doutes à ce sujet, accusant, au contraire, le pouvoir de torpiller systématiquement tous les cadres possibles de dialogue, dont notamment, le Conseil économique et social. La formation de cette instance se fait toujours attendre sans qu’une quelconque explication officielle ne soit fournie pour justifier un tel retard.
La crise de confiance perceptible à plus d’un niveau est en outre aggravée par les tentatives répétées du gouvernement de démembrer et de marginaliser la Centrale syndicale. M. Abou Rizk a réitéré hier ses accusations à ce propos. Des accusations confirmées, d’ailleurs, par les efforts soutenus déployés par certains milieux officiels en vue de créer des fédérations syndicales loyalistes censées contrebalancer l’influence et le crédit de la CGTL. Et comme pour compléter le tableau, cette «offensive» inavouée contre la Centrale syndicale s’accompagne d’une politique officielle peu glorieuse en matière de libertés publiques.

La conjoncture régionale est, certes, particulièrement délicate. Les impératifs du développement et de la reconstruction sont, en outre, nombreux et, souvent, incontournables. Mais cela devrait constituer autant de motivations sérieuses pour désamorcer sur des bases solides cette bombe à retardement que constitue la crise socio-économique qui ébranle le pays.
M.T.
La grève d’avertissement de vingt-quatre heures observée hier par les pilotes, le personnel naviguant et les employés de la MEA — grève qui a paralysé l’AIB durant tout une journée (VOIR PAGE 4) — a revêtu en ce début d’année un caractère quelque peu symbolique. Elle a projeté en effet sur le devant de la scène le grave dossier de la crise socio-économique qui se...