La présidence n’a cependant pas précisé quand Boris Eltsine, âgé de 65 ans, pourrait sortir de l’hôpital, que sa femme Naïna — qui y était hospitalisée pour une bronchite aggravée — a pu quitter jeudi.
Le médecin en chef du Kremlin, Sergueï Mironov, avait indiqué mercredi que Boris Eltsine, tenu éloigné du Kremlin depuis plus de six mois en raison de ses problèmes de santé, sortirait au plus tôt en fin de semaine.
Outre cette «dynamique positive», le Kremlin, assailli de questions ces derniers jours sur la capacité de Boris Eltsine à poursuivre son mandat qui court jusqu’en l’an 2000, a bénéficié d’une autre bonne nouvelle jeudi: les députés communistes, qui avaient fait sensation mardi en discutant du lancement d’une procédure de destitution contre le chef de l’Etat, ont finalement abandonné toute velléité de fronde jeudi.
Les chefs de groupes parlementaires et les présidents de commission de la Douma ont décidé de ne même pas inscrire la question à l’ordre du jour des débats de la chambre basse.
Le chef de l’opposition communiste Guennadi Ziouganov a estimé qu’il faudrait «quelques mois» aux parlementaires avant d’adopter une loi qui comblerait le vide juridique de la Constitution russe sur la procédure à suivre en cas de maladie prolongée du chef de l’Etat.
Le danger d’une fronde parlementaire est donc écarté. Il était dès le départ très faible, étant donné l’extrême lourdeur de la procédure de destitution prévue par la Constitution très présidentielle qu’a fait adopter M. Eltsine peu après la rébellion sanglante des parlementaires en 1993.
Eviter tout
affrontement direct
Les propos de M. Ziouganov confirment en outre que la direction du Parti communiste a choisi d’éviter tout affrontement direct avec M. Eltsine.
La ligne très modérée du PC, première force politique à la Douma, était déjà apparue quand les communistes avaient voté pour la reconduction du premier ministre Viktor Tchernomyrdine à son poste l’été dernier, puis pour l’adoption du budget 1997 en décembre.
Le général à la retraite Alexandre Lebed, prétendant déclaré à la succession de Boris Eltsine, manifeste une opposition beaucoup plus résolue, mais il n’est pas député et n’est soutenu par aucune force parlementaire.
Dans une interview à un journal russe mercredi, le général Lebed répétait qu’il était plus que temps pour M. Eltsine de prendre sa retraite et qualifiait l’action du régime actuel de «piétinement» et de «semblant de mouvement».
En attendant de voir sa popularité se concrétiser, M. Lebed cultive son image à l’étranger. Après un voyage cette semaine en Allemagne, il prévoit d’aller la semaine prochaine aux Etats-Unis pour assister à la cérémonie d’investiture du président Bill Clinton, faisant du même coup un nouveau pied de nez à la direction russe.
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