Tempête au parlement palestinien

RAMALLAH (Cisjordanie), 16 Janvier (AFP). — Le Conseil législatif palestinien a interrompu une séance jeudi à la suite d’une tempête de protestations contre l’accord sur Hébron, conclu par le président Yasser Arafat avec Israël.
Plusieurs parlementaires se sont plaints de n’avoir pas reçu le texte de l’accord de la part de l’Autorité palestinienne, lors de la séance qui a eu lieu à Ramallah en Cisjordanie.
Trois membres contestataires du Conseil, MM. Haïdar Abdel Chafi, Ziad Abou Amr et Jalal al-Massadar, sont sortis de la salle en claquant la porte pour exprimer leur fureur.
Le négociateur en chef palestinien, M. Saëb Erakat, a tenté d’expliquer aux députés le contenu de l’accord. Mais il a été interrompu à plusieurs reprises par les députés qui protestaient de n’avoir pas reçu les documents, les cartes et les lettres joints à l’accord, comme ils l’avaient réclamé.
«L’Autorité palestinienne cherche toujours à marginaliser le Conseil élu», s’est plaint M. Abdel Chafi, ancien chef de la délégation palestinienne à la conférence de paix de Madrid en 1991.
M. Erakat a affirmé que l’accord qui a été conclu lors d’un sommet mercredi entre M. Arafat et le premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu était le même que celui qui avait été scellé avec le précédent gouvernement travailliste en 1995.
Mais les parlementaires ont refusé de l’écouter et le président adjoint du Parlement, M. Nahed al-Rais, a mis un point final à la séance. «Nous avons refusé d’écouter les explications (de M. Erakat) car nous n’avons pas reçu les documents de l’accord comme nous l’avions exigé», a-t-il expliqué.
L’accord a été approuvé mercredi soir par l’Autorité palestinienne et le Comité exécutif de l’OLP, réunis en session commune à Gaza.
L’accord stipule qu’Israël doit se retirer de 80% de Hébron dans les dix jours et
transmettre le contrôle de la ville à l’Autorité palestinienne. Hébron est la dernière grande ville palestinienne, à l’exception de Jérusalem-Est, encore sous occupation israélienne.
Le Conseil législatif palestinien, qui compte 88 membres, est issu des premières élections générales palestiniennes tenues dans les territoires il y a un an. Ses membres ont fréquemment accusé depuis M. Arafat de les négliger et d’exercer un pouvoir autocratique.