NEW YORK (Nations-Unies), 14 Janvier (AFP). — Une quatrième lettre piégée, destinée au bureau du journal en langue arabe al-Hayat au siège de l’ONU à New York, a été neutralisée par la police dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé un porte-parole des Nations-Unies.
Les artificiers de la police de New York sont une nouvelle fois intervenus pour rendre inoffensif le courrier piégé. L’action a été condamnée par le secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, qui a parlé d’atteinte à la liberté d’expression.

Les services de sécurité de l’ONU n’ont pas exclu d’autres découvertes. Toutes les lettres sont vérifiées et «nous sommes en alerte», a dit mardi le porte-parole de l’organisation.

Les envois à al-Hayat (New York) sont arrivés dans des enveloppes blanches de la taille de cartes de vœux et n’ont apparemment pas été détectés au rayon X, selon des responsables des Nations-Unies.

Lundi, une lettre piégée avait explosé au siège du quotidien financé par des capitaux saoudiens à Londres, blessant deux agents de sécurité britanniques. Al-Hayat a déclaré ne pas savoir qui le visait.

Le 3 janvier, quatre lettres piégées avaient été interceptées au bureau du journal à Washington, et une cinquième, adressée au quotidien, avait été interceptée dans un centre de tri postal de la capitale fédérale américaine. Le bureau du quotidien à Ryad avait lui aussi reçu une lettre piégée le 4 janvier.

Tous les envois portaient des timbres égyptiens et semblaient avoir été postés à Alexandrie. Dans les colonnes d’al-Hayat mardi, un responsable du ministère égyptien de l’intérieur dit que «ces colis piégés ne sont pas partis d’Alexandrie» et suppose que «les tampons de la poste égyptienne utilisés ne sont pas authentiques».

Moubarak dément

Le président égyptien Hosni Moubarak a assuré à son tour mardi que les lettres piégées ne venaient pas d’Egypte.

«Je ne pense pas que ces lettres aient été envoyées d’Alexandrie», le port méditerranéen du nord de l’Egypte, dont la plupart des lettres portaient le cachet, a-t-il déclaré à la presse. Selon lui, «nous avons des procédures d’inspection très strictes du courrier envoyé d’Egypte».

«Nous attendons aujourd’hui ou demain l’une de ces lettres (piégées) envoyées des Etats-Unis, afin de procéder à des vérifications sur leur lieu d’expédition», a-t-il ajouté.

Les autorités américaines avaient annoncé la semaine dernière la découverte de huit lettres piégées aux Etats-Unis, dont sept portant des tampons égyptiens. Elles avaient été adressées soit au bureau d’al-Hayat à Washington soit à un pénitencier du Kansas où est incarcéré Mohammad Salameh, un islamiste jordanien d’origine palestinienne, condamné en 1994 à 240 ans de prison pour implication dans l’attentat du World Trade Center à New York en février 1993.