«Edmond Alphandéry et Pierre Gadonneix ont chargé ce matin Jean-Louis Mathias, directeur du personnel et des relations sociales des deux entreprises, d’engager des négociations sur l’emploi et le temps de travail avec les organisations syndicales CGT, CFDT, FO, CGC et CFTC», a déclaré à Reuter une porte-parole d’EDF.
Les deux entreprises publiques, qui emploient 142.000 personnes, pourraient notamment proposer selon différentes modalités à leur agents une réduction du temps de travail hebdomadaire de 38 à 32 heures payées 34 ou 36, en particulier pour les nouveaux embauchés.
A la direction d’EDF, on refuse cependant de confirmer cette information publiée samedi par «Le Monde», tant que la discussion n’aura pas été engagée. Un document présentant «une palette de modalités à dimension individuelle ou collective, basée sur la négociation et le volontariat», sera remis aux syndicats, a déclaré la porte-parole d’EDF.
Les modalités d’aménagement du temps de travail qui seront soumises aux syndicats visent notamment à «élargir les plages horaires des services proposés à la clientèle», s’est-elle bornée à préciser.
D’autre part, «des dispositifs incitatifs de réduction individuelle et/ ou collective seront proposés à l’ensemble du personnel», a-t-elle ajouté. «Ces dispositifs seront mis en œuvre sur la base du volontariat».
Ces dispositifs «incitatifs», à négocier, consisteront à compenser «partiellement» la baisse des salaires des agents qui accepteront une réduction de leur temps de travail.
D’autres voies, comme la «maîtrise du temps de travail des cadres», la transformation d’heures supplémentaire en emplois et la possibilité de départs volontaires en retraite anticipée seront explorées au cours des négociations.
CGT: «un plan social à grande échelle»
«L’objectif principal de ces négociations est d’accroître les capacités d’embauche de jeunes pour l’amélioration des services et le développement des deux entreprises. Les mesures soumises à négociation seront différenciées et adaptées à la diversité des activités des deux entreprises», a souligné la porte-parole d’EDF.
Selon «Le Monde», les négociations devraient débuter jeudi. On affirme cependant à EDF que le calendrier n’est pas encore fixé et qu’il dépend de l’acceptation des syndicats.
La fédération CGT d’EDF-GDF a d’ores et déjà dénoncé dimanche «un plan social à grande échelle» dissimulé, selon elle, par ces projets d’aménagement du temps de travail.
«C’est bien d’un plan social à grand échelle qu’il faut parler, basé sur un premier train de plus de 6.000 suppressions d’emplois programme sur la durée du contrat de plan», a-t-elle déclaré dans un communiqué, ajoutant qu’elle était «décidée à tout mettre en œuvre pour empêcher ce mauvais coup».
Tout en saluant la volonté des directions d’EDF-GDF d’ouvrir rapidement des négociations, la fédération CFDT a pour sa part exprimé un certain nombre d’inquiétudes.
Ce syndicat demande notamment le maintien «a minima» de l’emploi sur la durée du contrat de plan d’EDF et du contrat d’objectifs de GDF, «alors que les directions envisagent la suppression de 14.400 emplois dans les cinq ans à venir».
La fédération CFDT refuse également «des gains de productivité reposant sur les seuls salariés».
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