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Actualités - OPINION

Le père Louis Khalifé Ivre de dieu

Dans le cercueil du père Louis Khalifé, je croyais voir avant-hier un des «hommes ivres de Dieu» que décrit longuement l’historien Jacques la Carrière. Celui-ci disait d’eux: «Ces hommes sont loin d’eux-mêmes, ivres, en esprit, de mystère et de Dieu».
L’ouvrage que j’ai sous les yeux parlait de Saint-Antoine, de Pâcome, d’Athanase, d’Ephrem, de Libanius, de Théodore et d’autres encore; tous ceux qui pratiquaient l’amour de Dieu à leur façon, ceux qui acceptaient d’être des «a-thlètes de l’Eglise».
Le père Tabet, père général de l’Ordre maronite, n’avait pas de peine à appliquer, au moine qui allait être inhumé, les paroles de l’Apôtre: «Je suis devenu tout pour tous afin de gagner le plus grand nombre».
Le père Louis Khalifé était profondément engagé dans l’étude de la théologie et des livres sacrés. Il se présentait comme un contestataire qui se situait dans une perpétuelle analyse de lui-même et des autres, orienté constamment vers le passé de l’Eglise et vers son avenir.
Je le voyais parfois arriver à ma maison de Kaslik, ayant en main plusieurs numéros de sa revue «Biblia» qu’il imprimait tous les deux mois.
En exergue de sa revue, il affirmait la présence du créateur et de la créature.
Il est impossible de concevoir l’histoire moderne sans ce dialogue permanent. Ailleurs, le père Louis Khalifé déclare que l’itinéraire de la Biblia conduit à l’Evangile. Mais le principal de l’enseignement du père montrait combien Dieu est amour: il ajoutait: «Dieu est aussi le père de tous, le Seigneur d’un seul peuple, le Seigneur de l’humanité tout entière et le Dieu amour».
Ce qu’il s’est tué à répéter, le père Khalifé a pu maintenant le saisir, l’é-treindre et se perdre en Lui tandis que nous étions en train de prier sur son cercueil.
Charles HELOU
Dans le cercueil du père Louis Khalifé, je croyais voir avant-hier un des «hommes ivres de Dieu» que décrit longuement l’historien Jacques la Carrière. Celui-ci disait d’eux: «Ces hommes sont loin d’eux-mêmes, ivres, en esprit, de mystère et de Dieu».L’ouvrage que j’ai sous les yeux parlait de Saint-Antoine, de Pâcome, d’Athanase, d’Ephrem, de Libanius, de Théodore et...