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Actualités - CHRONOLOGIE

Hebron : palestiniens et israéliens mettent les bouchées doublés Netanyahu n'exclut pas un accord aujourd'hui mais Washington met en garde contre un excès d'optimisme (photo)

Au lendemain de l’intervention du roi Hussein de Jordanie qui s’était déplacé, dimanche, à Gaza puis à Tel-Aviv pour y rencontrer Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu, les négociateurs palestiniens et israéliens ont mis les bouchées doubles hier pour tenter de parvenir rapidement à un accord sur un redéploiement à Hébron. Aux termes d’une longue journée de pourparlers, «agrémentée» en soirée par une fausse alerte à la bombe dans l’hôtel qui abrite les entretiens à New York, le premier ministre israélien s’est montré optimiste sur la possibilité de signer aujourd’hui mardi l’accord tant attendu. «Il se peut fort bien que nous soyons à la veille de la signature», a affirmé, en effet, M. Netanyahu dans un discours prononcé devant une assemblée de rabbins américains qui se tenait en soirée à Jérusalem.
Le chef du gouvernement israélien avait auparavant rencontré l’émissaire américain Dennis Ross.
Même son de cloche de la part du ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï qui a annoncé à la télévision que la signature de l’accord pourrait intervenir ce mardi.
«L’accord est fin prêt depuis une semaine et nous examinons les derniers détails. Si les Palestiniens ne présentent pas de nouvelles exigences, on pourra conclure mardi», a estimé M. Mordehaï, qui était interrogé à l’hôtel de Jérusalem où il participe aux négociations.
«Le seul moyen de conclure est désormais, comme le font les Américains, de convaincre les Palestiniens de signer», a-t-il ajouté en faisant allusion à l’émissaire américain Dennis Ross, qui pousse les deux parties à conclure rapidement.
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a pour sa part affirmé qu’il restait «encore des problèmes à régler». Parmi ces «problèmes» figure selon lui la formulation d’une «lettre de garantie américaine» sur le respect par Israël de ses engagements, qui doit accompagner un accord sur Hébron.

Excès d’optimisme

M. Erakat reflétait ainsi l’opinion de son patron M. Arafat qui a tenu à préciser qu’«il y avait encore du travail à abattre», ce en quoi il rejoignait l’avis de Washington: les positions des Palestiniens et des Israéliens «doivent encore bouger» pour permettre un accord sur Hébron, a indiqué en effet le porte-parole du département d’Etat Nicholas Burns.
«Il n’y a pas encore d’accord, Palestiniens et Israéliens doivent encore bouger», a-t-il affirmé.
Il a précisé que le secrétaire d’Etat Warren Christopher allait revoir «au jour le jour» le maintien sur place du médiateur américain Dennis Ross.
M. Burns a cependant ajouté que «la grande majorité» des points portant sur le redéploiement israélien à Hébron même avaient été réglés et que l’intervention du roi Hussein de Jordanie dimanche avait permis de «faire beaucoup de progrès sur les sujets non liés à Hébron».
Il faisait apparemment allusion au retrait israélien d’autres zones de Cisjordanie, que le gouvernement de Benjamin Netanyahu veut retarder.
Interrogé sur la possibilité que le président Bill Clinton invite Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu à Washington une fois l’accord conclu, il s’est borné à répondre «que tous deux sont tout à fait bienvenus», mais il a souligné «qu’aucune date n’avait été fixée» pour cet éventuel sommet.
La Maison-Blanche avait mis en garde lundi contre un excès d’optimisme à propos des négociations israélo-palestiniennes sur Hébron et averti que «des différends subsistent entre les parties».
Le porte-parole de la Maison-Blanche, Michael McCurry, a aussi indiqué que M. Clinton avait téléphoné dimanche soir au chef de l’Etat égyptien, Hosni Moubarak, pour discuter de l’état de ces négociations.
Selon des sources israéliennes, plusieurs points encore en litige étaient débattus hier: la libération de milliers de prisonniers palestiniens, la mise en service d’un aéroport palestinien près de Rafah, la construction d’un port maritime à Gaza, et enfin la livraison à l’Etat hébreu de meurtriers d’Israéliens réfugiés dans les territoires palestiniens.
Un porte-parole palestinien, M. Marwan Kanafani, a cependant tempéré l’optimisme en indiquant que les Palestiniens signeront «uniquement si les arrangements leur conviennent».
Israéliens et Palestiniens ont déjà souvent affirmé être sur le point de conclure un accord sur Hébron depuis le début de leurs négociations, lancées à la suite des sanglants affrontements de septembre en Cisjordanie et Gaza (plus de 80 tués).
Ils ont convenu que le roi Hussein a réussi à promouvoir un compromis sur le dernier point important encore en suspens: les retraits militaires israéliens en Cisjordanie qui suivront le redéploiement à Hébron même.
Selon la formule proposée, les trois retraits israéliens des zones rurales de Cisjordanie, prévus par les accords d’autonomie, s’achèveront à la mi-1998, alors que les accords prévoyaient septembre 1997 et que M. Netanyahu voulait en retarder l’échéance ultime jusqu’à mai 1999.
Dans des lettres d’accompagnement aux parties signataires, les Etats-Unis garantiront le respect par Israël de ses engagements. M. Abou Roudeina a indiqué qu’une lettre d’accompagnement européenne sera jointe à celle des Etats-Unis.
Au lendemain de l’intervention du roi Hussein de Jordanie qui s’était déplacé, dimanche, à Gaza puis à Tel-Aviv pour y rencontrer Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu, les négociateurs palestiniens et israéliens ont mis les bouchées doubles hier pour tenter de parvenir rapidement à un accord sur un redéploiement à Hébron. Aux termes d’une longue journée de...