C’est ce qu’a affirmé le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, dans une interview accordée samedi à «La Voix du Liban libre».
Soulignant que «les Syriens ne spolient en aucune façon la volonté libanaise» et estimant que «c’est plutôt le contraire qui est vrai», M. Hobeika a cité l’exemple des dernières élections au sein du parti Kataëb. Il a déclaré qu’à cette occasion «c’est le parti lui-même qui a demandé l’aide de la Syrie». M. Hobeika a également noté, dans ce cadre, qu’«au Liban, personne ne perd: chaque responsable a en quelque sorte droit de veto sur les autres et chaque responsable conserve donc sa position et se trouve en mesure de paralyser l’activité à n’importe quel moment».
Affirmant qu’«au Liban, le problème se situe au niveau de l’équilibre des forces entre les responsables», le ministre des Ressources hydrauliques et électriques a estimé que «les difficultés au Liban atteignent parfois un point tel que les Syriens se trouvent contraints d’intervenir. Sans l’inervention des Syriens au moment de la Constitution du dernier gouvernement, ce gouvernement n’aurait pas vu le jour».
«Des garde-fous»
«Il est donc nécessaire, a poursuivi le ministre, de trouver des garde-fous pour préserver la paix civile et pour nous sortir de la loi de la jungle».
Sur un autre plan, M. Hobeika a souligné qu’«au Liban, tout le monde se plaint. Si, toutefois, les chrétiens se plaignent plus que les autres à haute voix, c’est parce qu’ils ont un problème au niveau de leur leadership politique et de leurs partis. Les leaders chrétiens se sont éliminés les uns les autres et le parti Kataëb s’est trouvé divisé». Et d’ajouter: «Notre société est malade et elle porte en elle-même les germes de sa maladie».
En réponse à une question sur les relations entre les chrétiens du Liban et la Syrie, M. Hobeika a estimé que «le problème réside dans les relations libano-libanaises qui ont elles-mêmes des retombées sur les relations libano-syriennes. Mettons les Syriens de côté et posons-nous ensuite la question de savoir si les Libanais sont satisfaits du système libanais. La réponse est non car ce pays est encore régi par la loi de la jungle».
Se déclarant «avec l’opposition politique mais contre le complot», M. Hobeika a affirmé que «la sécurité a deux adversaires: l’ennemi et le responsable idiot. Les deux sont présents sur notre terre. Mais l’ennemi est en mesure de créer une situation positive en unifiant les gens contre lui alors que le responsable idiot divise les gens et les monte les uns contre les autres».
M. Hobeika a conclu en soulignant qu’«on ne peut créer un bon citoyen sans un Etat de droit et la réforme doit se faire tant au niveau de l’Etat qu’au niveau de la base».
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