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Actualités - CHRONOLOGIE

Les objectifs troublés d'Israël au Liban-sud

Israël se trouve dans une situation de plus en plus embarrassante. D’une part, le processus de paix dans la région est gelé dans ses volets libanais et syrien, d’autre part, la résistance au Liban intensifie la guérilla contre l’occupation de la partie méridionale du pays, portant des coups durs à l’Etat hébreu.
Lorsque, dans les années 70-80, la résistance palestinienne menaçait la sécurité d’Israël, ce sont les Libanais du Sud qui en ont subi le contrecoup. Jusqu’au jour où Tel-Aviv est parvenu en 1982, après avoir envahi le Liban, à chasser du pays les Palestiniens armés et à faire transférer leur direction politique de Beyrouth à Tunis.
Mais s’il est possible d’évacuer une résistance étrangère, il est impossible d’en faire de même avec les combattants libanais qui, de surcroît, sont déterminés à défendre leur terre jusqu’à sa libération définitive.
Israël prétend ne pas se fier aux assurances des autorités libanaises, qui affirment être en mesure de faire régner une sécurité totale à la frontière libano-israélienne dès le retrait des troupes de Tel-Aviv. L’Etat hébreu exige une condition préalable à son retrait du Liban et à la conclusion d’un accord de paix, à savoir des arrangements de sécurité.
Le gouvernement israélien a fait déjà plusieurs propositions dans ce sens mais qui ont toutes reçu une fin de non recevoir, bien que jouissant de l’aval américain. Parmi ces propositions: le déploiement de l’armée libanaise au Sud et le désarmement simultané du Hezbollah, un retrait partiel de Jezzine, l’option «Liban d’abord», ou encore le déploiement d’une force d’interposition jordano-égyptienne. Pour les autorités libanaises, en effet, ces propositions cachent un piège visant à dissocier les volets libanais et syrien, à créer des dissensions entre Beyrouth et Damas et à provoquer des troubles graves au Liban.

L’arrangement
d’avril

La seule démarche concrète qui a finalement abouti est celle de l’arrangement d’avril élaboré à l’issue de l’opération «Raisins de la colère». Cet accord a réussi plus ou moins à mettre fin aux tirs de Katioucha sur le nord d’Israël. Toutefois, Tel-Aviv et Washington ne sont pas parvenus à leurs véritables fins, en l’occurrence: un cessez-le-feu en bonne et due forme qu’aurait supervisé le comité de surveillance prévu par l’arrangement susmentionné.
En ayant recours une fois de plus à l’escalade sur le terrain au Sud, en fomentant des attentats aussi bien en Syrie qu’au Liban, Israël chercherait actuellement à modifier les termes de l’arrangement d’avril pour obtenir une trêve durable, le processus de paix avec le Liban et la Syrie étant gelé.
Les Etats-Unis appuient une telle attitude d’autant qu’ils ont toujours préconisé la cessation des opérations de résistance au Sud et le désarmement du Hezbollah. La levée de l’interdiction faite aux citoyens américains de se rendre à Beyrouth serait même tributaire d’une telle initiative. Or, ni le Liban, ni la Syrie n’acceptent un tel arranggement tant qu’un accord n’est pas conclu concernant un retrait israélien total du Sud et du Golan.
C’est pourquoi, les milieux officiels et politiques estiment qu’Israël va probablement tenter d’exercer de plus en plus de pressions militaires et sécuritaires sur le Liban et la Syrie pour essayer d’imposer à ses deux voisins une paix à l’Israélienne. Suivant cette même logique, l’Etat hébreu va s’efforcer de perpétrer d’autres attentats au Liban et en Syrie, en tablant sur le fait qu’il pourrait imposer par le terrorisme et la violence ses conditions à Beyrouth et à Damas.
Le fait d’imputer au gouvernement libanais la responsabilité de la dernière escalade au Sud s’inscrit dans ce cadre. Le Cabinet du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu cherche en effet à se dégager de ce bourbier qui ressemble de plus en plus pour l’Etat hébreu à un «mini Vietnam». Depuis la fin de l’invasion du Liban, Israël a déjà perdu 380 de ses militaires et 1400 autres ont été blessés au Liban. Les milieux politiques n’excluent pas, de ce fait, qu’Israël provoque un regain de violence au cours de la période à venir et soulignent la nécessité d’être prêts à toute éventualité.

E.K.
Israël se trouve dans une situation de plus en plus embarrassante. D’une part, le processus de paix dans la région est gelé dans ses volets libanais et syrien, d’autre part, la résistance au Liban intensifie la guérilla contre l’occupation de la partie méridionale du pays, portant des coups durs à l’Etat hébreu.Lorsque, dans les années 70-80, la résistance...