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Actualités - CHRONOLOGIE

Accords économiques et commerciaux, dégradation des rapports au sein de la Troïka Du pain sur la planche pour le Liban et la Syrie ce week-end

Nul doute que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, n’aient beaucoup à se dire, au cours des deux journées de la réunion extraordinaire de travail libano-syrienne qui s’ouvre aujourd’hui à Damas.
Depuis hier dans la capitale syrienne, M. Hariri a déjà rencontré le numéro deux syrien, à la table duquel il a pris l’iftar. Avec M. Khaddam, le président du Conseil, qui est accompagné du ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, a évoqué la question du jour, celle du Liban-Sud (VOIR PAR AILLEURS), ainsi que certains points des dossiers qui doivent être examinés ces deux jours.
Il ne fait pas de doute aussi qu’en marge de la réunion de travail, M. Hariri évoquera avec le vice-président syrien l’état des relations entre les «trois présidents».
L’opinion a pu mesurer l’état de dégradation de cette relation par les propos attribués hier par certains journaux à M. Nabih Berry. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas ménagé ses critiques à ses partenaires de la troïka. «Le président du Conseil, ou encore le «général Hariri», a dit M. Berry, s’est fourvoyé dans une confrontation avec l’institution militaire, tandis que le chef de l’Etat a ouvert, une fois de plus, à contretemps, le dossier des amendements constitutionnels, dans le souci de jouer au caïd». Sur sa lancée, M. Berry a cru pouvoir annoncer «la fin de la troïka».
Par ailleurs, M. Berry a critiqué la campagne d’interpellations lancée à la veille de Noël, avouant qu’il a été «trompé» au sujet de sa régularité et qu’on lui a fait croire que les interpellations avaient été effectuées sur la base de mandats d’amener en bonne et due forme, alors que ces mandats n’ont été dressés qu’après coup. Le président de l’Assemblée a même affirmé devant ses visiteurs qu’«il comprend mieux, maintenant, ceux qui craignent pour les libertés...».
Le chef de l’Assemblée nationale n’a d’ailleurs pas manqué de noter qu’en déclarant que les interpellations avaient été régulières, le ministre de l’Intérieur contredisait le chef de l’Etat qui avait reconnu que des irrégularités ont été commises.

Mise à la page
de l’accord de 53

«Les accords qui seront signés au cours de ces deux jours, à Damas, et les dossiers qui seront examinés n’ont d’autre but que d’élever les relations économiques entre le Liban et la Syrie au niveau duquel sont parvenus les rapports politiques entre les deux pays». C’est en ces termes que M. Nasri Khoury, secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, a résumé l’objectif essentiel de la session ministérielle extraordinaire qui s’ouvre aujourd’hui à Damas.
Y participeront, côté libanais, outre le président du Conseil, les ministres du Transport, des Finances, de l’Industrie et du Pétrole, des Ressources hydrauliques et électriques, de l’Economie et du Commerce et de l’Agriculture.
Le Liban et la Syrie signeront, au cours des réunions, deux accords portant, l’un sur la garantie des investissements, l’autre sur l’élimination de la double imposition.
Par ailleurs, les ministres parleront d’une mise à la page de l’accord sur les échanges commerciaux de 1953; d’une harmonisation du calendrier des échanges agricoles (pour éviter les conflits d’intérêts et des méventes catastrophiques de produits agricoles libanais, concurrencés par la production syrienne); de l’élimination de certaines formalités bancaires ou administratives qui ralentissent les échanges commerciaux; de l’élimination ou de la réduction des taxes imposées par la Syrie aux poids lourds libanais (obligés de les acquitter eu devises fortes).
Enfin, il sera question des eaux de l’Oronte, dont la Syrie estime que le Liban consomme plus qu’il ne lui revient de droit (80 millions de mètres cubes annuellement), en raison des puits artésiens qui en pompent une partie. Mais ce point de vue est contesté par certains experts libanais.
Evidemment, ces considérations, pour importantes qu’elles soient, pourraient être complètement reléguées au second plan par d’autres développements, notamment militaires, qui se produiraient au Liban-Sud ou ailleurs. Avec M. Netanyahu, en effet, Israël a inauguré une politique du bord du gouffre lourde de dangers, où l’impondérable a autant d’importance que le prévisible, et qui est potentiellement en mesure de bouleverser tout l’échiquier régional.
Nul doute que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, n’aient beaucoup à se dire, au cours des deux journées de la réunion extraordinaire de travail libano-syrienne qui s’ouvre aujourd’hui à Damas.Depuis hier dans la capitale syrienne, M. Hariri a déjà rencontré le numéro deux syrien, à la table duquel il a pris...