«Les maladies dues à la Guerre du Golfe sont réelles» et elles ont été causées par une «exposition à un ensemble d’agents innervants peu dangereux et d’autres produits chimiques» comme des pesticides, mais «pas au stress», a souligné dans une conférence de presse à Washington le principal responsable des études, le Pr Robert Haley.
Le terme de «syndrome de la Guerre du Golfe» désigne une série de maladies affectant plusieurs milliers de GI’s ayant combattu dans le Golfe en 1991, allant de certains cancers à de la fatigue en passant par des pertes de mémoire et des maux de tête.
Le Pr Halye, chargé de ces études réalisées au Centre médical de l’Université du Texas à Dallas, a noté que les agents chimiques avaient provoqué chez les malades trois syndromes différents, de «légers dommages au cerveau, à la mœlle épinière et aux nerfs».
Une commission d’experts mise sur pied en 1995 par le président Bill Clinton avait présenté au chef de l’Exécutif son rapport estimant que le stress était très certainement à l’origine du syndrome de la Guerre du Golfe et non pas des produits chimiques.
Les syndromes
L’enquête des auteurs des trois études du JAMA a été réalisée auprès d’un groupe de 249 membres d’une unité de réserve de la Marine qui se trouvaient dans la zone des combats pendant le conflit.
Le premier syndrome répertorié par les chercheurs se traduit par «un affaiblissement de la connaissance» marqué notamment par un manque de concentration, des difficultés de mémoire, des maux de tête.
Le second syndrome est un «manque de coordination et une confusion», avec «des vertiges, des problèmes d’orientation ou une impuissance sexuelle», le troisième étant une «arthro-myo-neuropathie» se traduisant par des douleurs aux articulations, une faiblesse et une fatigue musculaire et un engourdissement des mains et des pieds. Dans les trois cas, les malades ont souffert de diarrhées et d’éruptions cutanées.
Pour chacun de ces syndromes, les chercheurs de l’Université du Texas ont associé des produits chimiques spécifiques auxquels ont été confrontés les soldats pendant la guerre: gaz innervants, port de colliers antipuces, pesticides, gaz d’échappement des véhicules...
Le Pr Haley a souligné qu’en évaluant les conséquences des syndromes chez les différents anciens combattants, les chercheurs se sont rendus compte qu’environ la moitié de ceux souffrant du deuxième syndrome étaient à l’heure actuelle sans emploi. Les conséquences du mal ont été beaucoup moins notables pour les deux autres syndromes.
Il a enfin noté que des études supplémentaires devraient être menées pour affiner les résultats des études publiées par le JAMA et trouver éventuellement un moyen de soigner ces syndromes.
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