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Actualités - CHRONOLOGIE

Eltsine hospitalisé, les dossiers brûlants s'accumulent La Russie en pilotage automatique

A peine Boris Eltsine hospitalisé en raison d’un début de pneumonie, l’opposition a immédiatement relancé le débat sur ses capacités à diriger la Russie alors que les dossiers brûlants s’accumulent. Le «gros rhume» dont souffrait officiellement le chef de l’Etat, âgé de 65 ans, depuis le début de la semaine s’est transformé en «premiers signes de pneumonie», une infection qui peut présenter un risque pour la santé d’un patient déjà fragilisé sur le plan cardiaque.
Souhaitant sans doute dédramatiser l’information, le premier ministre Viktor Tchernomyrdine — chargé de l’intérim en cas d’incapacité éventuelle du président — a décidé de maintenir ses vacances et a quitté son poste hier pour une semaine de repos.
Comme le vice-premier ministre et ministre des Finances, Alexandre Livchits, se trouve également hospitalisé pour une grosse grippe, les rouages de l’Etat fonctionnent largement par eux-mêmes, et les gros dossiers se retrouvent à nouveau en attente.
M. Tchernomyrdine reste, il est vrai, dans la région de Moscou et est en contact étroit avec ses ministres et le Kremlin. Il a eu une conversation téléphonique de 15 minutes avec M. Eltsine hier matin, au cours de laquelle les deux hommes ont évoqué «les questions courantes de la vie de l’Etat», a indiqué le service de presse du Kremlin.
Mais l’opposition a immédiatement haussé la voix, dénonçant l’incapacité de Boris Eltsine à gouverner et la mainmise sur le pouvoir d’une équipe de conseillers non élus qui profiteraient de l’éclipse présidentielle.
Alexandre Lebed, ancien allié du président devenu son principal opposant et challenger à la présidence, a appelé à la démission du maître du Kremlin, «homme malade et âgé».
«En raison de son état de santé, Boris Eltsine ne peut pas gouverner le pays et vivre sa vie», a-t-il affirmé, relevant que la constitution russe — écrite par et pour Eltsine — faisait que quand le président était «au lit à l’hôpital, toutes les affaires du pays étaient couchées avec lui».
Les autorités cherchaient hier à calmer le jeu après cette rechute du président, qui avait fait son retour au Kremlin voici à peine deux semaines, et dont les éclipses n’étonnent plus guère les citoyens russes.
Jeudi matin, la température de Boris Eltsine était «normale» et une antibiothérapie associée à une «thérapie générale» avaient été entamées, ont révélé ses médecins, sans préciser la durée de l’hospitalisation du chef de l’Etat.
Les médecins ont abondé dans le sens d’une interprétation rassurante de la rechute présidentielle, comme Renat Aktchourine, qui avait dirigé le quintuple pontage coronarien de M. Eltsine le 5 novembre.
«Une pneumonie qui ne serait pas traitée aurait un effet sur l’état cardiaque de n’importe quel malade, mais dans ce cas tout a été fait en temps voulu», a déclaré le médecin à la télévision publique ORT.

Les marchés financiers

Les marchés financiers russes n’en ont pas moins chuté en début de journée jeudi, en particulier sur les secteurs où les investisseurs étrangers sont actifs. Il se sont repris en fin de journée.
Or, si les dossiers économiques et sociaux sont gérés par le premier ministre, sur le plan international, les ennuis de santé de Boris Eltsine risquent de geler les décisions, notamment au sujet des négociations sur l’élargissement de l’OTAN.
La Maison-Blanche a exprimé dès mercredi son «inquiétude» et transmis ses voeux de prompt rétablissement au président russe.
Dans ces conditions, le déplacement prévu de M. Eltsine à La Haye début février pour un sommet Russie-Union européenne apparaît très compromis. Et un gros point d’interrogation pèse sur la tenue du sommet russo-américain de mars, qui devrait avoir lieu aux Etats-Unis.
A peine Boris Eltsine hospitalisé en raison d’un début de pneumonie, l’opposition a immédiatement relancé le débat sur ses capacités à diriger la Russie alors que les dossiers brûlants s’accumulent. Le «gros rhume» dont souffrait officiellement le chef de l’Etat, âgé de 65 ans, depuis le début de la semaine s’est transformé en «premiers signes de pneumonie»,...