Partage des eaux de l'Oronte, échange commercial et transports à l'ordre du jour de la réunion de Damas demain

Des sujets strictement économiques sont à l’ordre du jour de la réunion extraordinaire de travail libano-syrienne qui s’ouvrira demain à Damas au niveau des chefs de gouvernement

La réunion doit précéder celle du Conseil supérieur libano-syrien qui se tient normalement au début de chaque année. La date de cette dernière n’a pas été encore fixée d’autant plus que le président syrien, M. Hafez el-Assad, se trouve en période de convalescence après avoir été opéré de la prostate.
La réunion de demain se tient à la demande du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri et portera essentiellement sur les dossiers de l’eau, de l’échange commercial et du transport. Les ministres des Transports, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Pétrole, des Finances, de l’Economie et du Commerce, des Ressources hydrauliques et électriques, MM. Omar Meskaoui, Chawki Fakhoury, Chahé Barsoumian, Fouad Siniora, Yassine Jaber et Elie Hobeika, participeront à la réunion aux côtés de leurs homologues syriens.
En ce qui concerne le dossier de l’eau, les deux parties libanaise et syrienne plancheront sur la répartition des eaux de l’Oronte, de ses affluents et de ses sources. La Syrie reproche au Liban d’exploiter plus que les 80 millions de m3 qui constituent sa part des eaux de l’Oronte (en vertu de l’accord sur le partage des eaux de ce fleuve, signé il y a quelques années entre les deux pays) en creusant des puits artésiens dans la région de Yammouneh. Le débat entre les deux parties libanaise et syrienne portera essentiellement sur la question de savoir si les eaux des affluents doivent être ou non pris en considération pour le calcul de la part du Liban.
Les deux parties étudieront par ailleurs les moyens de rééquilibrer la balance commerciale libano-syrienne nettement plus favorable à la Syrie. Les importations libanaises de Syrie se sont élevées à 236 millions de dollars alors que Damas n’a importé du Liban que l’équivalent de 69 millions de dollars. L’écart entre les deux pays est de 167 millions de dollars.
Les ministres des deux pays examineront également la possibilité que le Liban importe le gaz domestique et le pétrole de la Syrie et se pencheront en matière de transports, sur la mise en application de l’accord qu’ils avaient conclu dans ce domaine. Une des clauses de cet accord fixe dans chaque pays les points de départ et d’arrivée pour les taxis.
Ils doivent aussi établir un nouveau calendrier-programme pour les échanges agricoles afin d’éviter que des récoltes déterminées ne soient ruinées dans un des deux pays du fait d’une importation anarchique.