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Actualités - ANALYSE

Malaise politique après les attaques lancées par le chef du législatif

MALAISE POLITIQUE APRES LES ATTAQUES
LANCEES PAR LE CHEF DU LEGISLATIF

Choquant: c’est le terme retenu à l’Est pour qualifier la «leçon de savoir-vivre» que M. Nabih Berry croit pouvoir donner à S.B. le Cardinal Nasrallah Boutros Sfeir. On sait en effet que retour du Caire le président de l’Assemblée nationale a affirmé que le prélat «n’est pas le patriarche des seuls maronites pour refuser de recevoir les vœux… Il est en effet le patriarche de tous les Libanais et doit se comporter comme tel».
«On manie volontiers le paradoxe dans les cercles loyalistes quand il s’agit de neutraliser Bkerké» relève une personnalité de l’Est qui précise que «sous prétexte que le patriarcat doit assumer un rôle de recours national, on prétend qu’il lui faut se placer au-dessus de toute mêlée et on veut ainsi le tenir sur la touche. Les propos de M. Berry rejoignent tout naturellement la contre-offensive menée par le pouvoir contre le patriarche, à cause de ses prêches, de ses courageuses critiques ou remarques qui justement le confirment comme un pôle rassembleur pour les Libanais. Rares et moins rayonnants sont en effet les leaders nationaux qui plaident pour l’opprimé de toute confession et qui dénoncent avec autant d’opiniâtreté les failles, les complaisances, les sujétions, les égarements du système à tous les niveaux et à tous les plans…».
Et de s’étonner du fait que «M. Berry, qui précise avoir envoyé un émissaire au patriarche pour lui communiquer ses délicates remarques, ait cru devoir les rendre publiques… Croit-on qu’en reconnaissant le «rôle national» de Bkerké on atténue la discourtoisie flagrante d’observations qui frisent la dissension à caractère confessionnel? Pourtant, rappelle cette source, dans un premier temps le président Nabih Berry avait estimé, voici deux semaines, qu’il fallait réagir de manière positive aux protestations de Bkerké concernant la désinvolture manifestée à l’égard des procédures légales dans l’affaire dite des arrestations, soulignant que Bkerké n’avait pas manqué de condamner avec la dernière fermeté l’attentat de Tabarja. Qu’y a-t-il eu de changé depuis? Doit-on penser qu’il y a eu des conseils déterminés?…».
Pour leur part cependant des sources proches du patriarcat indiquent qu’il n’est pas question de répondre à M. Berry et d’engager une polémique avec le chef du Législatif, dont on affirme ne pas trop bien voir où il veut au juste en venir. On ajoute, petite perfidie, que Bkerké n’est pas habitué «à jouer à la troïka», que les vaines disputes verbales ne l’intéressent pas et que ce sont les Libanais eux-mêmes qui définissent le rôle de chaque instance…
D’autres sources, moins proches de Bkerké, estiment toutefois pour leur part qu’une réponse est nécessaire «car après tout c’est le numéro deux de la République qui a parlé. C’est l’occasion de rappeler que le rôle de Bkerké est tout d’orientation nationale et que dans ce cadre il n’a de leçons à recevoir de personne. Surtout que M. Berry, contrairement aux autres présidents et en contredisant sa propre position, ne s’est pas rendu à Bkerké à l’occasion des fêtes pour y présenter ses vœux… Enfin, s’il est tellement convaincu que le patriarche est celui de tous les Libanais pourquoi donc ne tient-il aucun compte de ses avis et ne lui rend-il pas plus souvent visite? Enfin que reproche-t-on à Bkerké? D’avoir demandé que la procédure et la loi soient respectées? Ou d’avoir fait entendre sa voix, encore une fois, sans attendre l’aval des décideurs?…».
Ces contre-remarques, répétons-le, proviennent de milieux civils et non pas de Bkerké qui pour sa part se contente de confirmer qu’il n’a pas de commentaire à faire quand les constantes nationales qu’il défend (la souveraineté, l’indépendance, les libertés, les équilibres, les droits de l’homme) ne sont pas en cause.

P.A-A.
MALAISE POLITIQUE APRES LES ATTAQUESLANCEES PAR LE CHEF DU LEGISLATIFChoquant: c’est le terme retenu à l’Est pour qualifier la «leçon de savoir-vivre» que M. Nabih Berry croit pouvoir donner à S.B. le Cardinal Nasrallah Boutros Sfeir. On sait en effet que retour du Caire le président de l’Assemblée nationale a affirmé que le prélat «n’est pas le patriarche des seuls maronites...