Pas de négociations secrètes avec Israël, reaffirme Paris La France serait prête à accorder asile à Lahd

PARIS — SPECIAL «L’ORIENT-LE JOUR»
Une fois de plus, la France a officiellement démenti hier mardi les informations du quotidien de Tel-Aviv «Haaretz», selon lesquelles des discussions secrètes franco-israéliennes se seraient récemment déroulées en vue du règlement de la question du Liban-Sud. Alors qu’à Beyrouth l’ambassadeur Jean-Pierre Lafon affirmait, à l’issue d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz, que son gouvernement ne comptait pas prendre d’initiative à ce propos sans en informer au préalable les responsables libanais (lire notre information en page 2) à Paris c’est le chef de la diplomatie française lui-même, M. Hervé de Charette, qui se chargeait de réitérer le démenti opposé une première fois par son département, dès le lendemain de la publication de cette nouvelle par le journal «Haaretz». M. de Charette répondait ainsi aux questions des journalistes présents à la cérémonie traditionnelle de présentation des vœux du corps diplomatique au président français Jacques Chirac, au palais de l’Elysée.
Si ces divers démentis paraissent avoir fait un sort à la nouvelle faisant état de tels pourparlers «secrets», il reste que des sources responsables françaises admettent que la question du Liban-Sud a très bien pu être évoquée dans le cadre assez routinier des pourparlers stratégiques franco-israéliens, qui comportent deux sessions annuelles. La dernière en date de ces réunions a eu lieu en décembre dernier à Paris avec la participation, notamment, de M. Jean-Claude Malet, chef du département stratégique au ministère français de la Défense et du général israélien David Ivri. Selon ces mêmes sources, la France aurait informé Israël de sa disposition à accorder l’asile politique au chef de l’«Armée du Liban-Sud» le général Antoine Lahd, ainsi qu’à tous les membres de cette milice qui le souhaiteraient, et cela dans l’éventualité d’une évacuation par Israël des territoires libanais qu’il occupe. Ces mêmes sources signalent enfin qu’une procédure spéciale est d’ores et déjà opérationnelle, visant à faciliter le départ pour la France des miliciens de l’ALS qui y auraient préalablement envoyé leurs familles. Ces hommes transiteraient par Israël, où des visas français leur seraient alors délivrés.