Le cas Pierre Atallah suscite des remous a l'étranger

LE CAS PIERRE ATALLAH SUSCITE
DES REMOUS A L’ETRANGER
L’affaire de l’arrestation du journaliste Pierre Atallah a commencé hier à susciter d’importants remous à l’étranger. Trois syndicats européens de journalistes — en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne — ont annoncé hier leur décision de tenir jeudi à Munich une réunion qui sera consacrée à cette affaire.
Dans le monde arabe entre-temps, la Fédération des journalistes arabes a réitéré sa demande de libération immédiate du journaliste arrêté. Le président et le secrétaire général de la Fédération, MM. Ibrahim Nafeh et Salaheddine Hafez, sont d’ailleurs entrés en contact téléphonique avec le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam, et ont affirmé mettre toutes leurs capacités à son service et au service du quotidien «An Nahar».
L’Organisation internationale des journalistes est également entrée en contact avec M. Karam pour proposer l’envoi à Beyrouth d’avocats spécialistes des affaires de liberté.
A ses interlocuteurs, M. Karam a indiqué «suivre de près l’affaire Pierre Atallah auquel nous nous joignons dans sa cellule en cette soirée du réveillon» et a estimé que «c’est un honneur pour Pierre Atallah de payer le prix de la liberté qui ne se gagne que par le sacrifice. Pierre Atallah sera innocenté tôt ou tard et nous avons demandé à l’avocat de notre syndicat de demander sa remise en liberté», a encore indiqué M. Karam.
Par ailleurs et dans une autre déclaration à la presse, M. Melhem Karam a affirmé «faire confiance à la justice».
Rappelant que «la liberté et la démocratie sont le capital des journalistes», M. Karam a affirmé que «comme nous, Pierre Atallah dénonce toute collaboration avec l’Etat ennemi Israël, toute atteinte à la crédibilité de l’armée, toute atteinte aux relations avec les pays frères et notamment avec la Syrie et toute provocation confessionnelle».
«Il reste, a-t-il ajouté, que le syndicat des rédacteurs assume la responsabilité de radier tout journaliste qui sortirait des rangs car le syndicat est un ordre qui bénéficie des mêmes prérogatives qu’un tribunal du premier degré. Et si les agissements de Pierre Atallah avaient été contraires à ses options, le syndicat l’aurait depuis longtemps puni et radié. Mais nous avons confiance en son innocence et c’est cette confiance qui nous pousse à poursuivre nos efforts pour obtenir sa libération».