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Moyen Orient et Monde - France

Sarkozy va devoir jouer l’apaisement face à la tension sociale

Après des manifestations massives jeudi, le président français Nicolas Sarkozy va devoir jouer l'apaisement face à une situation sociale tendue, mais n'a donné aucun signe d'une inflexion de ses réformes ou de sa réponse à la crise mondiale.
Le président de droite, qui a jusqu'à présent su imposer ses réformes aux syndicats et à une opposition de gauche divisée, va devoir tenir compte de cette mobilisation, la plus importante depuis son élection en mai 2007, soulignaient hier la presse et les observateurs. Les défilés ont rassemblé entre 1 et 2,5 millions de Français jeudi dans tout le pays. « On ne balaye pas d'un revers de main une journée comme celle d'hier », reconnaissait le quotidien conservateur Le Figaro. Pointant que M. Sarkozy « comme tous ses homologues, affronte une conjoncture que personne n'imaginait il y a quatre mois », le journal estime « qu'il y a très longtemps qu'on n'avait pas vu un Exécutif affronter une situation aussi périlleuse ». D'autant que l'opposition socialiste, laminée par ses divisions et la politique de débauchages de personnalités de gauche par M. Sarkozy, cherche à exploiter au mieux la crise sociale pour revenir dans l'arène.
M. Sarkozy a fait savoir dès jeudi soir qu'il était à l'écoute d'une « inquiétude légitime » des Français face à la crise mondiale, et annoncé une rencontre avec les syndicats en février pour « convenir du programme de réformes à conduire en 2009 ». Le secrétaire général de la CGT, principal syndicat français, Bernard Thibault, a averti aussitôt que « s'il s'agit de discuter de l'agenda des réformes que le président de la République a dans ses tiroirs, nous serons très largement en décalage (...) et la discussion n'ira pas très loin ». Les syndicats, soutenus par l'opposition de gauche, exigent notamment une relance par le pouvoir d'achat, alors que le plan de 26 milliards d'euros annoncé en décembre par M. Sarkozy privilégie l'investissement par les entreprises et l'État. Ils veulent aussi le maintien des effectifs dans la fonction publique, dont la réduction est un point central du programme de réformes du président. Le conseiller social du président, Raymond Soubie, a maintenu hier qu'il n'y aurait « pas de changement de cap » de la politique menée par le gouvernement et du plan de relance adopté face à la crise.
Pour Philippe Braud, politologue à l'Institut d'études politiques à Paris, M. Sarkozy va chercher à « gérer efficacement cette mobilisation sociale », quitte à faire des gestes comme un « coup de pouce sur le SMIC (salaire minimum) », mais « personne ne s'attend à un revirement ».
Après des manifestations massives jeudi, le président français Nicolas Sarkozy va devoir jouer l'apaisement face à une situation sociale tendue, mais n'a donné aucun signe d'une inflexion de ses réformes ou de sa réponse à la crise mondiale.Le président de droite, qui a jusqu'à présent su imposer ses...

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