Une carrière à Chekka (Liban-Nord). Photo Live Love/L’Orient-Le Jour
L’association écologique Terre-Liban a lancé dimanche un appel au président de la République Joseph Aoun l’enjoignant de s’opposer à toute tentative de remise en activité des carrières et des concasseurs de la localité de Tweity, dans la région de Qaa el-Rim, à Zahlé, « fermés par décisions judiciaires ».
Dans un communiqué cité par l'Agence nationale d'information (ANI, Officielle), Terre-Liban exprime son inquiétude face à un « danger imminent » après la diffusion « d’informations sur une possible réactivation de ces sites d’extraction, en dépit des décisions de justice qui les a interdis ». L'association précise que « le site en question se trouve à seulement 30 mètres de la source de Aïn el-Abed, source principale d'eau de la localité, ainsi que de sa grotte historique ». Deux autres sources , « Aïn el-Wardé » et « Aïn Harf Lawzé », seraient également menacées, ainsi que celles de Bloudane, el-Khallé et d’autres sources du village, sans compter la proximité de l’église historique de Tweity.
« Toute activité à cet endroit constituerait un crime environnemental et humain, une violation flagrante de la loi, menaçant les eaux souterraines, la santé publique et l’économie locale », avertit l'organisation.
L’association a exhorté le chef de l’État, « en qui la confiance du peuple est grande » à intervenir rapidement, « au nom de la loi, des écologistes et de tous les Libanais qui n’ont pas de patrie de rechange », pour empêcher toute tentative de dérogation ou de contournement judiciaire. Elle met également son expertise à la disposition de la présidence, afin que « l’ère de l’environnement ne soit pas ensevelie sous la poussière des carrières et des concasseurs illégaux ».
Le paysage libanais est défiguré par de nombreuses carrières, dont les exploitants ne disposent que rarement d’un permis délivré par le Haut Conseil des carrières en vertu du décret 8803/2002. L’exploitation illégale de carrières et concasseurs est fréquente au Liban, provoquant des dommages environnementaux considérables. Ce dossier souffre traditionnellement d’une absence notoire de réglementation et de planification. Régi par un simple décret, souvent inappliqué, ce secteur endure le fait que de nombreuses exploitations fonctionnent avec des permis inadaptés (bonification de terrains, déplacement de stocks…), ou sans permis du tout.
