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Politique - Visite à Damas

Deriane souhaite de nouvelles relations libano-syriennes « basées sur la coopération et la complémentarité »

Le mufti de la République libanaise a remis à Ahmad el-Chareh l'écusson d'or de Dar el-Fatwa, à l'occasion de sa première visite en Syrie depuis le début de son mandat il y a dix ans.

Deriane souhaite de nouvelles relations libano-syriennes « basées sur la coopération et la complémentarité »

Le mufti de la République libanaise Abdellatif Deriane et le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, entourés de dignitaires et de responsables à Damas, le 5 juillet 2025. Photo ANI

Le mufti de la République libanaise, le cheikh Abdellatif Deriane, a souhaité au cours de sa première visite en Syrie depuis le début de son mandat en 2014 l'établissement de « nouvelles relations » entre Beyrouth et Damas, fondées sur la « coopération et la complémentarité ». Un vœu exprimé après des années de relations tendues, voire rompues, entre les deux pays voisins une partie de la classe libanaise ayant toujours refusé de normaliser ses relations avec l'ex-régime de Bachar el-Assad.

Le cheikh Deriane, accompagné d'une délégation officielle de muftis de plusieurs régions libanaises et autres responsables de Dar el-Fatwa, a conclu sa visite par une entrevue avec le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, ancien leader du groupe jihadiste rebelle Hay'at Tahrir el-Cham, qui a pris le pouvoir le 8 décembre 2024 en renversant le régime Assad.


La résilience du peuple syrien

Pendant cette rencontre, la première entre le mufti de la République et M. Chareh, le dignitaire sunnite libanais a exprimé sa « joie de revenir en Syrie après une longue absence », selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'Information (ANI, officielle). Il a affirmé que sa visite a pour objectif de « participer à l'édification d'un avenir meilleur » pour les deux pays, saluant les préparatifs en cours pour des « élections libres » en Syrie. Il a rendu hommage à « la résilience du peuple syrien face aux massacres, à l’exil, au terrorisme et aux campagnes de déstabilisation ». Souhaitant que la Syrie « retrouve sa place de nation arabe influente », le mufti Deriane a affirmé qu'elle était en train de redevenir « un modèle de civilisation et de coexistence », disant sa confiance dans la capacité des Syriens expatriés à « participer à la reconstruction de leur pays ».

Ahmad el-Chareh avait évoqué début février un délai de « quatre à cinq ans » avant la tenue d'un scrutin, le temps de « reconstruire les infrastructures nécessaires ».

Si le président syrien affirme vouloir garantir la coexistence entre les nombreuses composantes de la société syrienne, plusieurs épisodes de tensions ont émaillé les premiers mois de sa présidence, notamment entre la population druze et des éléments proches du nouveau régime. Ces tensions ont culminé avec des massacres au sein de la minorité alaouite, principalement établie sur le littoral syrien. Perpétrés par les forces de sécurité du régime, ces massacres ont fait des centaines de morts civiles. L'ancien président Assad était issu de cette minorité.


L'écusson d'or de Dar el-Fatwa

Évoquant le Liban, Abdellatif Deriane a souligné que le nouveau mandat du président Joseph Aoun, élu en janvier 2025, et celui du gouvernement de Nawaf Salam, formé en février, étaient « prometteurs », insistant sur « l'entraide arabe » pour redresser le pays miné par des années de crises. Il a dans ce cadre souhaité de « nouvelles relations fondées sur la coopération et la complémentarité » entre le Liban et la Syrie. Regrettant les « années de rupture » entre les deux pays, il a assuré le chef de l’État syrien du soutien de Dar el-Fatwa. Un appui qui a pris la forme symbolique d'une remise de « l'écusson d'or » de l'institution sunnite libanaise à Ahmad el-Chareh, « en reconnaissance de ses positions islamiques et arabes, de ses efforts et de ses sacrifices pour la Syrie. » C'est le deuxième écusson du genre remis par le mufti Deriane, après celui offert au président libanais.

La visite du mufti de la République à Damas avait commencé par une prière dans la grande mosquée des Omeyyades à Damas, « un lieu symbolique de l’islam et du patrimoine historique arabe », rappelle l'ANI. La délégation religieuse libanaise s'est notamment recueillie devant le mausolée du prophète Yahya et le tombeau de Salaheddine el-Ayoubi.

Abdellatif Deriane et la délégation qui l'accompagne ont été ensuite reçus par le ministre syrien des Waqfs, le cheikh Mohammad Abou al-Kheir Choukri, en présence du mufti de Damas et de hauts dignitaires religieux syriens. Le mufti Deriane a souligné au cours de cette rencontre le rôle de Dar el-Fatwa au Liban dans la diffusion d’un islam modéré et la promotion de la citoyenneté et du vivre-ensemble. La délégation a aussi visité le mont Qassioun, qui surplombe la capitale syrienne.

Lors d'un événement dimanche dans la Békaa, le mufti Deriane a parlé de sa visite en Syrie, appelant à des «relations fraternelles» avec le pays voisin, et annonçant que le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chibani, rencontrera prochainement le Premier ministre libanais, qui a déclaré que « l'émergence d'un nouveau pouvoir en Syrie représente une opportunité historique pour refonder les relations bilatérales sur de bonnes bases, respectueuses et équitables. » Il a rapporté que ses échanges avec le président Chareh ont « montré une disposition à la coopération. »

Le mufti de la République libanaise, le cheikh Abdellatif Deriane, a souhaité au cours de sa première visite en Syrie depuis le début de son mandat en 2014 l'établissement de « nouvelles relations » entre Beyrouth et Damas, fondées sur la « coopération et la complémentarité ». Un vœu exprimé après des années de relations tendues, voire rompues, entre les deux pays voisins une partie de la classe libanaise ayant toujours refusé de normaliser ses relations avec l'ex-régime de Bachar el-Assad.Le cheikh Deriane, accompagné d'une délégation officielle de muftis de plusieurs régions libanaises et autres responsables de Dar el-Fatwa, a conclu sa visite par une entrevue avec le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, ancien leader du groupe jihadiste rebelle Hay'at Tahrir el-Cham, qui a pris le...
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Pour rappel: la mosquée des Omeyyades était une église qui a été occupée lors de l’invasion de l’Islam au sixième siècle après la mort de Mahomet.

Hitti arlette

18 h 10, le 06 juillet 2025

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Commentaires (1)

  • Pour rappel: la mosquée des Omeyyades était une église qui a été occupée lors de l’invasion de l’Islam au sixième siècle après la mort de Mahomet.

    Hitti arlette

    18 h 10, le 06 juillet 2025

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