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Politique - Justice au Liban

Aoun aux magistrats : « Ne cédez ni aux pressions, ni aux intimidations »

Le chef de l'État a effectué une tournée au ministère de la Justice et au Palais de Justice de Beyrouth.

Aoun aux magistrats : « Ne cédez ni aux pressions, ni aux intimidations »

Le président libanais, Joseph Aoun (2e en partant de la gauche), en réunion avec le ministre de la Justice, Adel Nassar (g.), et le président du Conseil supérieur de la magistrature, Souheil Abboud, le 4 juillet 2025. Photo X / @LBPresidency

Le président Joseph Aoun a exhorté vendredi les magistrats libanais à « ne céder ni aux pressions ni aux intimidations », lors d'une tournée au ministère et au Palais de Justice de Beyrouth au cours de laquelle il a rencontré de nombreux responsables judiciaires. Cette visite du chef de l'État intervient alors qu'un projet de loi sur l'indépendance de la justice est en discussion en commission parlementaire après approbation par le gouvernement et que plusieurs affaires sensibles, impliquant des responsables ou anciens responsables ont été ouvertes.

M. Aoun a commencé sa visite au ministère par une rencontre avec le ministre de la Justice Adel Nassar en son bureau. Il a mis à profit la visite pour « réaffirmer l’importance cruciale de rendre justice en cette période critique pour le pays », selon un communiqué de la présidence. Le chef de l’État s’est ensuite dirigé vers le siège du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), où il a été accueilli par son président, le juge Souheil Abboud. Poursuivant sa tournée, le président Aoun s’est rendu au bureau du procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hajjar.

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Étaient également présents lors de cette réunion le ministre de la Justice, le président du CSM, ainsi que le président de l’Inspection judiciaire, le juge Aymane Oueidate. Enfin, le président a visité le bureau du parquet financier, où il a rencontré la procureure par intérim, Dora el-Khazen, qui est en charge de plusieurs dossiers importants comme les accusations de corruption dans le secteur des jeux de hasard en ligne, avec des suspicions liées aux milieux politiques, ainsi que l'affaire de contrebande de médicaments falsifiés dans laquelle serait impliquée l'ex-belle soeur du député Ali Hassan Khalil, bras droit du président de la Chambre, Nabih Berry.

« Jugez avec équité, en vous basant sur les lois »

À l’issue de sa tournée, le président Aoun s’est adressé aux magistrats : « Je vous appelle à juger avec équité, en vous basant sur les lois. Ne blanchissez pas un criminel, ne condamnez pas un innocent. Ne cédez ni aux pressions, ni aux intimidations. » « La présidence de la République est à vos côtés », a-t-il encore assuré, mettant en garde contre «toute négligence», qui porte atteinte au « prestige de l'État et aux droits des citoyens ». Il a insisté sur l'importance d'accélérer les procédures liées aux « crimes majeurs, surtout ceux qui ont ébranlé le Liban et le monde » comme celui du 4-Août 2020, ainsi que les « attentats terroristes et le trafic de drogue ». L'enquête sur la double explosion d'août 2020 dans le port de Beyrouth, menée par le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, a connu de nombreux rebondissements en raison de recours déposés par des responsables poursuivis par le magistrat, et l'acte d'accusation est attendu depuis des années. D'autres affaires sont actuellement aux mains de la justice, comme celle de soupçons de corruption à l'égard de l'ancien ministre de l'Économie Amine Salam.

Lors de sa tournée, M. Aoun a encore affirmé sa « grande confiance » dans le système judiciaire libanais, qui joue «un rôle clé dans le processus de progrès national et dans la lutte contre la corruption et le crime sous toutes ses formes». Il a appelé à « l'unité » des différents organes du pouvoir judiciaire.

Fin mai, le Conseil des ministres avait approuvé le projet de loi sur l’indépendance de la justice. Proposé en 2018, il avait pour objectif de garantir une justice transparente et indépendante des ingérences politiques, mais a subi d'importantes modifications lors de son passage en commission parlementaire, suscitant des critiques de la part d'organisations civiles. Le processus législatif a été marqué par des retards et des renvois en commission et, en février 2022, le texte a été renvoyé pour des révisions supplémentaires. 

Des nominations sont en outre toujours en cours au sein de l'appareil judiciaire, après des années de retard dans les permutations liées à des ingérences et pressions politiques.

Le président Joseph Aoun a exhorté vendredi les magistrats libanais à « ne céder ni aux pressions ni aux intimidations », lors d'une tournée au ministère et au Palais de Justice de Beyrouth au cours de laquelle il a rencontré de nombreux responsables judiciaires. Cette visite du chef de l'État intervient alors qu'un projet de loi sur l'indépendance de la justice est en discussion en commission parlementaire après approbation par le gouvernement et que plusieurs affaires sensibles, impliquant des responsables ou anciens responsables ont été ouvertes.M. Aoun a commencé sa visite au ministère par une rencontre avec le ministre de la Justice Adel Nassar en son bureau. Il a mis à profit la visite pour « réaffirmer l’importance cruciale de rendre justice en cette période critique pour le pays », selon un...
commentaires (3)

NI AUX TENTATIONS ET NI AUX CORRUPTIONS. MAIS TOUT CA S,APPREND A LA MAISON ET A L,ECOLE. APRES C,EST PEINE VAINE DE VOULOIR CORRIGER L,INCORRIGIBLE.

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EN PERIL.

19 h 17, le 04 juillet 2025

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Commentaires (3)

  • NI AUX TENTATIONS ET NI AUX CORRUPTIONS. MAIS TOUT CA S,APPREND A LA MAISON ET A L,ECOLE. APRES C,EST PEINE VAINE DE VOULOIR CORRIGER L,INCORRIGIBLE.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EN PERIL.

    19 h 17, le 04 juillet 2025

  • Ce conseil est aussi valable pour celui qui l’a prononcé. On pensait que c’était le cas et puis on a vite déchanté. Si les vendus arrivent à exercer des pressions sur le président qui est le représentant de toutes les institutions et s’en sortir sans séquelles ni sanction d’aucune sorte. Ils passent ensuite aux représentants qui sont censés tenir le pays pour ainsi finir le travail, confié depuis longtemps par les mollahs, qui ne sont pas à leur première tentative réussie pour un temps et comptent la renouveler au premier signe de faiblesse du nouveau pouvoir. Ce dernier en a t-il conscience?

    Sissi zayyat

    18 h 06, le 04 juillet 2025

  • D’un côté “Ne cédez pas aux pressions “ De l’autre côté son poulain gouverneur de la Banque Centrale aux banques “Ne vous conformez pas aux décisions judiciaires pour ce qui est des jugements rendus par cette même Justice “

    Bersuder Jean-Louis

    13 h 23, le 04 juillet 2025

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