
Des drapeaux du Hezbollah brandis par des partisans lors des funérailles de Hassan Nasrallah, à Beyrouth. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour
Le Hezbollah a dénoncé dans un communiqué des menaces de mort « stupides et imprudentes » d'Israël et des Etats-Unis visant le guide suprême iranien Ali Khamenei, estimant qu'elles pourraient avoir des « conséquences désastreuses ».
Saluant la stature en Iran et dans le monde musulman de l'ayatollah Khamenei, le parti chiite a estimé que le menacer de mort est « stupide et imprudent, avec des conséquences désastreuses ». « Malgré son absurdité et le faible niveau de la personne qui la profère, le simple fait de prononcer cette menace est une offense à des centaines de millions de croyants, et de personnes liées à l'islam et à la résistance ».
Le Hezbollah déterminé à se rassembler derrière l'Iran
Ces menaces sont « condamnées dans les termes les plus forts », ajoute le communiqué. Le parti-milice a ajouté être « toujours plus déterminé et adhérer à l'approche de l'imam Khamenei et se rassembler davantage autour de ses positions et sa confrontation face à l'agression israélo-américaine » contre l'Iran.
Lundi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait affirmé qu'il frapperait « le dictateur iranien partout » où il se trouve. Tuer l'ayatollah Ali Khamenei « mettra fin au conflit » entre Israël et l'Iran, avait de son côté avancé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. L'agence Reuters avait auparavant indiqué que, selon deux responsables américains, Donald Trump aurait opposé son véto à un plan israélien visant à assassiner le guide suprême iranien, une information que Benjamin Netanyahu avait refusé de commenter.
Le Hezbollah ne s'est pas impliqué jusqu'à présent dans le conflit entre Israël et l'Iran, son parrain. Après les frappes israéliennes de la nuit du 12 au 13 juin, qui ont décimé une partie du commandement militaire iranien et lancé la guerre, le mouvement chiite avait apporté son soutien au régime de Téhéran mais indiqué ne pas avoir l'intention de lancer seul des attaques contre l'Etat hébreu. Une position prise après des pressions des autorités libanaises dans ce sens. Le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque du Hamas sur Israël et du début de l'offensive meurtrière israélienne sur la bande de Gaza, le Hezbollah avait unilatéralement décidé d'ouvrir un « front de soutien » au mouvement palestinien, qui avait déclenché 13 mois de guerre, dont deux marqués par une très violente escalade israélienne. Les frappes israéliennes ont tué depuis cette date plus de 4.000 personnes au Liban et dévasté des villages et quartiers entiers, surtout au Sud, dans la Békaa et la banlieue sud de Beyrouth, où le parti chiite est prédominant.
Tuer Khamenei, ne pas tuer Khamenei pour l’écrasante majorité des Libanais c'est secondaire, ils s'en foutent comme de l'an 40. Mais le Hezbollah a, pour une fois, raison sur un fait: si Khamenei est tué il y aura des «conséquences désastreuses». Ce qu'il n'a pas précisé c'est que ces «conséquences désastreuses» ne concerneront que le régime Iranien et ses sbires. Dans l'histoire de l’humanité et de tous les pays du monde, jamais un peuple ne s'est mis en travers la déchéance d'un dictateur ou d'un régime sanguinaire et criminel comme celui des mollahs. Leur projet est fini, terminé mort!
12 h 41, le 20 juin 2025