
Des spécialistes en armement regardant une maquette de GBU-57 le 18 décembre 2006 sur la base aérienne de Whiteman dans le Missouri. Photo AFP/US AIR FORCE
Au sixième jour de la guerre entre Israël et l'Iran, les yeux sont tournés sur une potentielle implication à venir des Etats-Unis dans le conflit, alors que le président Donald Trump a appelé à la « capitulation sans conditions » de Téhéran. Au cœur de cette possible entrée en guerre de Washington se trouve une arme spécifique, seule à même de détruire le site nucléaire souterrain iranien de Fordo, situé à des dizaines de mètres sous terre : les bombes GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator), des munitions anti-bunker (bunker buster bombs en anglais) que ne possède pas l'armée israélienne.
Que sont ces munitions et que dit le droit international sur leur utilisation ?
Les bombes anti-bunkers
Les bombes anti-bunker, fabriquées essentiellement aux États-Unis, sont des munitions spécialisées conçues pour pénétrer profondément dans des structures fortifiées ou des installations souterraines avant d'exploser. Dotées de nez renforcés et de carapaces lourdes, elles s'enfoncent à travers des couches de terre, de béton ou d'acier, gagnant en puissance pour traverser des matériaux résistants. Une fois qu'elles atteignent une certaine profondeur, leur détonation se déclenche, maximisant les dégâts sur les cibles souterraines tout en réduisant l'impact en surface. Cela en fait des armes particulièrement efficaces pour détruire des bunkers, des tunnels ou des installations militaires enfouies en profondeur.
Ces munitions ont été utilisées pour la première fois pendant la Seconde Guerre mondiale contre les usines de munitions souterraines allemandes. Cependant, leurs versions modernes trouvent leur origine durant la guerre du Vietnam, lorsque les États-Unis cherchaient à détruire les vastes réseaux de tunnels ennemis qui s’étendaient sous terre. Depuis, ces bombes à pénétration terrestre ont été utilisées au Moyen-Orient, notamment contre l'Irak en 1991 et en 2003 lorsque les États-Unis visaient des centres de commandement irakiens fortifiés, ainsi que par Israël à Gaza contre les tunnels du Hamas, en 2014 puis en 2021 notamment, et contre le Hezbollah au Liban en 2024.
Le GBU-57
Chaque bombe GBU-57 pèse 13,6 tonnes (30 000 livres), pour une longueur de 6,2 mètres et une tête contenant 2 500 kilos d'explosifs. Ces munitions peuvent pénétrer un sol composé de roches ou renforcé au béton à une profondeur de 60 mètres.

« Ce système d'armement est conçu pour accomplir des missions difficiles et atteindre et détruire les armes de destruction massive de nos adversaires situées dans des infrastructures bien protégées », peut-on lire sur le site de l'armée américaine. Cette dernière est la seule à posséder ce type de munitions. L'armée israélienne possède des « bunker buster bombs » plus légères, comme celles utilisées au Liban lors de la dernière guerre avec le Hezbollah, et qui ont notamment été massivement larguées le 27 septembre 2024 contre la banlieue sud de Beyrouth, tuant le chef du parti chiite Hassan Nasrallah.
Uniquement déployables par le bombardier furtif B-2 Spirit
Les GBU-57 ne peuvent être transportés et largués que par le bombardier furtif B-2 Spirit l'armée de l'air américaine. Cet avion à la forme particulière est un bombardier multi-rôle capable de livrer à la fois des munitions conventionnelles et nucléaires. Le B-2 permet de projeter une puissance de feu massive, en un temps réduit, n’importe où dans le monde, y compris à travers des défenses jusqu’ici impénétrables. Son autonomie sans ravitaillement est d’environ 9 600 kilomètres. Le B-2 est opéré par un équipage de deux pilotes.

Que dit le droit international ?
L'utilisation de bombes anti-bunker n'est pas strictement illégale, mais doit être conforme aux principes fondamentaux du droit international, tels que la précaution et la proportionnalité. Elles ne doivent donc pas être utilisées lorsqu'il y a une forte probabilité de victimes civiles ou lorsque des résultats similaires peuvent être obtenus avec des armes moins destructrices.
Votre conclusion ne s"applique au Pays le plus puissant du Monde
15 h 19, le 18 juin 2025