Logo de la fondation Samir Kassir. Image tirée des réseaux sociaux de la fondation /@SamirKassirFoundation
Lors d’une cérémonie qui s’est tenue lundi à l’hôtel Bossa Nova, à Sin el-Fil, la fondation Samir Kassir, avec le soutien de l’ambassade de Norvège, a annoncé le lancement de « Soora Store », une plateforme de commerce en ligne destinée à promouvoir le travail des photojournalistes libanais.
Étaient présents le ministre de l'Information, Dr Paul Morcos, l'ambassadrice norvégienne, Hilde Harlestad, le directeur de la fondation, Ayman Mhanna, un groupe de photojournalistes et des représentants des médias, selon les informations relayées par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Cet évènement fait partie de l’initiative « Vingt ans de liberté » de la fondation Samir Kassir, en commémoration du 20ème anniversaire de l’assassinat du journaliste le 2 juin 2005 à Beyrouth.
« Les photojournalistes libanais possèdent un trésor inestimable en termes de photos et de vidéos d’évènements clés (...) dans la région », a déclaré M. Mhanna lors de son discours d'ouverture de la cérémonie. L’idée de « Soora Store », explique-t-il, est de rendre disponible à l’achat, en ligne et à l’international, les images et vidéos prises par ces photojournalistes, et de s’assurer qu’un pourcentage du prix de vente puisse « offrir une couverture santé à tous les journalistes » et « fournir une source de revenu supplémentaire à ces photographes ».
Les photojournalistes sont « les premiers à être exposés (à la violence), parce qu'ils sont toujours au premier rang pendant les guerres », a encore rappelé M. Mhanna. Et de rapporter qu’ils sont par ailleurs « les premiers à être licenciés » pour des questions liées aux budgets des médias, « dont plus de 60% n’ont pas d’assurance maladie. Selon le directeur, la liberté défendue et portée par la Fondation Samir Kassir s'accompagne « d’une sécurité économique et sanitaire » pour assurer l’efficacité du travail des photojournalistes.
Le ministre de l’Information a ensuite rappelé l’importance de protéger la liberté des médias. « Nous manquons à notre devoir envers les photojournalistes », a-t-il avoué, rappelant l’adoption récente d’un décret accordant aux photojournalistes des droits fondamentaux, dont celui « de bénéficier de la sécurité sociale » sans nécessairement dépendre d’institutions privées. M. Morcos a par ailleurs dit espérer une approbation du projet de loi qui supprime « le caractère pénal de toute erreur ou violation commise par le journaliste » et qui donne une définition claire du journaliste, « pilier de la liberté d'opinion et des médias ».
L’ambassadrice de la Norvège a finalement salué les efforts de la fondation Samir Kassir, rappelant son attachement à leur travail en collaboration. Pour l’instant, le Liban figure à la 132e place sur les 180 pays et territoires évalués, selon le dernier classement annuel de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse dans le monde.