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Moyen-Orient - Gaza

Au moins 50 Palestiniens tués par des tirs israéliens près d'un centre d'aide à Khan Younès

Un représentant de l'OMS, Thanos Gargavanis a indiqué que l’OMS manquait de fournitures thérapeutiques pour traiter la malnutrition. 

Au moins 50 Palestiniens tués par des tirs israéliens près d'un centre d'aide à Khan Younès

Des enfants palestiniens jouent sur la carcasse d'une voiture à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 juin 2025, dans le cadre de la guerre entre Israël et le groupe militant du Hamas. Photo AFP/BASHAR TALEB

La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s’étaient rassemblées près d’un centre de distribution d’aide, à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan. Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’AFP qu’au moins 53 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s’étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de la farine près d'un centre d'aide de l'ONG World Central Kitchen. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, « 51 martyrs et plus de 200 blessés » ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile. « Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés », a encore affirmé M. Bassal, accusé par l’armée israélienne de répandre de fausses informations sur ses opérations à Gaza. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a dit « examiner » les faits, en notant qu'un « rassemblement a été identifié près d'un camion de distribution d'aide qui a été frappé dans le secteur de Khan Younès et à proximité de troupes (israéliennes) opérant dans la zone ». Selon un communiqué relayé par le quotidien Haaretz, l’armée israélienne a répondu à l’incident en déclarant qu’elle avait pris connaissance de rapports faisant état de « personnes blessées » après avoir tiré sur « un rassemblement » adjacent à ses troupes. La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l’armée israélienne en allant chercher de l’aide humanitaire à Rafah (sud). 

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Blessures par balle et coupures Internet

Les responsables de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont, eux, déclaré avoir reçu mardi des rapports faisant état d’un incident à victimes multiples affectant des personnes attendant des distributions alimentaires, précisant que les premières informations font état d’au moins 20 morts. « Il s’agit une nouvelle fois du résultat d’une autre initiative de distribution alimentaire », a déclaré Thanos Gargavanis, chirurgien traumatologue et responsable des urgences à l’OMS, sans donner plus de détails.

Cet incident est le dernier d’une série quasi quotidienne de morts en masse parmi les Palestiniens cherchant de l’aide ces dernières semaines, y compris près de sites gérés par la Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les États-Unis.

« Il existe une corrélation constante entre les positions des quatre sites annoncés de distribution alimentaire et les incidents à victimes multiples », a ajouté Thanos Gargavanis, précisant que les blessures traumatiques constatées ces derniers jours étaient principalement dues à des balles.

Un demi-million de personnes dans la bande de Gaza sont menacées de famine, a indiqué un observateur mondial de la faim le mois dernier. Depuis, Israël, qui contrôle l’entrée des fournitures dans l’enclave, a levé un blocus total de 11 semaines sur les approvisionnements, mais les organisations humanitaires affirment que cela reste largement insuffisant pour répondre aux besoins. Lors de la même conférence, Thanos Gargavanis a indiqué que l’OMS manquait de fournitures thérapeutiques pour traiter la malnutrition. « Nous sommes en rupture excessive de formules thérapeutiques alimentaires, et nous essayons de rationner leur utilisation », a-t-il déclaré.

Coincés sous les bombes, les Palestiniens subissent également de fréquentes coupures d’Internet. Lundi, le site de NetBlocks, une organisation indépendante qui surveille la connectivité Internet et les coupures numériques à travers le monde, a détecté une nouvelle baisse de la connectivité dans l’enclave assiégée, alors qu’elle avait été rétablie la veille après 2 jours de black-out vraisemblablement lié à une attaque israélienne sur le réseau.

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain. Elle a été déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5 139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve. Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s’élève à 55 432 morts, selon le ministère de la Santé.

 « Pas de médicaments » 

Avant d'attaquer l'Iran le 13 juin, l'armée israélienne avait intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël, dans le but affiché de libérer les derniers otages et anéantir le mouvement islamiste.

Mardi, des ouvriers s'affairaient pour remettre en état l'hôpital Al-Ahli dans la ville de Gaza, l'un des derniers établissements en état de fonctionnement dans le nord du territoire, dégageant des piles de gravats pour faire de la place aux ambulances.

« Chaque jour, nous sommes bombardés du nord au sud », a confié à l'AFP Amer Abu Safiya, un patient blessé à la main. « L'hôpital Al-Ahli a été détruit. Les services médicaux sont interrompus. Il n'y a rien pour envelopper ma main et il n'y a pas de médicaments », a-t-il souligné, allongé sur un lit de fortune dans l'arrière-cour de l'hôpital.

« Nous réactivons le service des urgences ainsi que la physiothérapie. C'est important », a précisé à l'AFP Alessandro Maracchi, chef du bureau du Programme des Nations unies pour le développement à Gaza.

La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s’étaient rassemblées près d’un centre de distribution d’aide, à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan. Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’AFP qu’au moins 53 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s’étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de la farine près d'un centre d'aide de l'ONG World Central Kitchen. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, « 51 martyrs et plus de 200 blessés » ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younès.Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la...
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