Lorsque le 27 septembre 2024, vers 18 heures, les avions israéliens ont bombardé la banlieue sud de Beyrouth pour tuer le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, certains experts avaient affirmé que Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution islamique en Iran, était désormais « un roi nu ». Il a quand même fallu un peu moins de dix mois pour que les Israéliens décident de passer à l’attaque contre lui et son régime. Dans ce cadre, les proches de la République islamique au Liban estiment que toutes les décisions israéliennes depuis le 7 octobre 2023 s’inscrivent en fait dans un même plan américain, pour « changer le Moyen-Orient », voire instaurer un « nouvel ordre mondial ». Un projet lancé en coordination avec les Israéliens, en particulier avec le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Les sources libanaises proches de Téhéran rappellent ainsi qu’en Iran aujourd’hui, et auparavant au Liban, à Gaza et même en Syrie, c’est pratiquement le même scénario qui est repris pour imposer la suprématie israélienne et détruire ce que l’on appelle « l’axe de la résistance ».
Certes, précisent les sources précitées, c’est le Hamas qui a déclenché les hostilités à travers l’attaque du 7 octobre 2023. Mais cela a été l’occasion, pour les Israéliens, et avec eux les Américains, d’exécuter un plan préparé bien à l’avance.
Quelques jours après l’entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu (le 27 novembre 2024), le régime de Bachar el-Assad est tombé en Syrie, portant un coup dur à « l’axe de la résistance » en coupant la voie de ravitaillement entre l’Iran et le Hezbollah ainsi que le Hamas, qui a été empêché d’utiliser le territoire syrien.
Le Hamas était donc pratiquement neutralisé, le Hezbollah aussi, la Syrie avait changé de camp. Il ne restait plus que le Yémen, une partie de l’Irak et bien sûr l’Iran. Il a donc été décidé de ne plus perdre de temps avec « les petits » membres de l’axe, pour en frapper le pilier et le cœur, à savoir l’Iran. D’ailleurs, les mêmes méthodes que celles utilisées contre le Hezbollah, à savoir l’infiltration précise et poussée, les assassinats ciblés et un plan précis pour neutraliser le pouvoir de l’intérieur, ont été reprises pour frapper le régime des mollahs, dans le but de le faire chuter. Dans ce contexte, les Israéliens et leurs alliés américains ont pensé que la politique des sanctions économiques, adoptée depuis la naissance de ce régime il y a plus de 45 ans, devrait faciliter la chute de celui-ci. D’autant que cette politique pourrit les institutions et épuise les citoyens de l’intérieur. Un peu comme cela s’est passé en Syrie. Pour les Israéliens et leurs alliés américains, c’était donc le moment de frapper un grand coup, en neutralisant l’Iran avant de revenir vers les petits acteurs de « l’axe de la résistance » et de changer véritablement le Moyen-Orient, comme l’a annoncé Benjamin Netanyahu.
C’est donc ce qui a commencé à être exécuté dans la nuit de jeudi à vendredi à travers les frappes israéliennes nombreuses, les assassinats et la mise en avant d’infiltrations réelles au sein de l’appareil étatique iranien. On aurait pu croire que le plan allait une fois de plus fonctionner et les responsables iraniens semblaient sous le coup non seulement des frappes, mais aussi du « piège » qui leur a été tendu, parce qu’ils ne pensaient pas que les Israéliens pouvaient lancer des frappes contre eux alors qu’une nouvelle séance de négociations indirectes avec les États-Unis était prévue deux jours plus tard. Cela rappelle un peu ce qui s’est passé avec l’assassinat de Nasrallah alors que les Libanais et les Israéliens s’étaient rendus aux Nations unies pour en principe conclure un accord.
Toutefois, le premier choc passé, les Iraniens ont commencé à réagir, frappant à leur tour le territoire israélien. Certes, la supériorité technologique est probablement l’élément de force des Israéliens, mais les Iraniens parviennent malgré tout à leur faire mal et le plan ne semble pas aussi facile à réaliser que prévu.
Toujours selon les sources libanaises pro-iraniennes, pour Téhéran, il s’agit désormais d’une guerre existentielle et les Iraniens sont donc prêts à aller jusqu’au bout. Ils détiennent encore des cartes importantes comme la fermeture du détroit d’Ormuz, vital pour la circulation de l’énergie dans le monde. Ils disent aussi détenir un grand arsenal diversifié qui n’a pas encore été utilisé, voire des assurances de soutien de forces importantes qui refusent l’hégémonie américaine. Car, toujours selon les mêmes sources, c’est ce qui est en train de se jouer aujourd’hui. Dans ce grand tableau, le Liban n’est plus qu’un détail qui ne pèse plus beaucoup sur le cours des événements. Les yeux sont plutôt tournés vers le Pakistan (qui détient la bombe atomique), la Chine et même la Russie ou la Turquie.
Combien de temps peut durer cette épreuve de force ? Nul ne saurait le dire. Mais la chute imminente du régime iranien ne semble plus de mise et les Israéliens recommencent à dire que l’objectif est plutôt de détruire le programme nucléaire et les missiles balistiques de la République islamique plutôt que son régime. Peut-être parce que que les États-Unis préfèrent aller vers un compromis.
Chère madame, ne vous mettez pas en peine, le fil à couper le beurre existait avant vous, vous ne faites que répéter ce que vous lisez ici ou là et que nous entendons tout aussi bien. JAMAIS AUCUNE IDÉE NOUVELLE, une simple relation des faits.
23 h 23, le 17 juin 2025