Les adjoints du département du shérif du comté de Los Angeles tirent avec une arme non létale sur un homme lors d'une manifestation contre les opérations d'immigration fédérales près de l'hôtel de ville de Los Angeles à Los Angeles le 11 juin 2025. RONALDO SCHEMIDT / AFP
À quelques rues de l'endroit où une poignée de manifestants virulents s'opposaient à la police à Los Angeles mercredi, des habitants profitaient de leur déjeuner au soleil, balayant les affirmations de Donald Trump selon lesquelles leur ville était en flammes. Après six jours de manifestations parfois violentes, sous l'effet loupe des médias du monde et des réseaux sociaux, après un couvre-feu et le déploiement de la troupe décidé par Donald Trump au grand dam des responsables locaux - la vie dans la Cité des Anges se déroulait largement comme d'habitude mercredi en pleine journée.
« Tout est au beau fixe ici au Ground Zero », plaisantait Lynn Sturgis, une enseignante retraitée qui manifestait devant le complexe fédéral au cœur des rassemblements dans le centre de Los Angeles. Les termes « ground zero » renvoient au point d'impact sur terre d'une bombe atomique et, aux Etats-Unis, au site new-yorkais des attentats du 11-Septembre.
Heurts limités à certaines zones
« Notre ville n'est pas du tout en flammes, comme notre déplorable dirigeant veut vous le faire croire », affirme-t-elle à l'AFP, en référence aux multiples déclarations du président républicain selon lesquelles la situation serait chaotique et hors de contrôle dans cette mégapole bastion démocrate, où vit une importante population immigrée d'Amérique latine.
Tout en vouant aux gémonies les dirigeants démocrates locaux, dont l'ambitieux gouverneur californien Gavin Newsom qui fait figure de candidat potentiel à la Maison Blanche en 2028, Donald Trump maintient par exemple que s'il n'avait pas décidé d'envoyer l'armée, Los Angeles « brûlerait jusqu'à ses fondations aujourd'hui ».
En réalité, les heurts, parfois spectaculaires et très amplement relayés par les médias et les réseaux sociaux, sont restés sporadiques et limités à certaines zones, avec des pillages, des échanges de projectiles entre manifestants et policiers, quelques voitures détruites, la circulation perturbée, mais pas de bâtiments incendiés ni de pertes humaines jusqu'ici.
Une autre manifestante opposée à la politique migratoire de Donald Trump assure aussi que « tout est très calme ». « J'ai longtemps vécu à Washington, et j'ai participé là-bas à de grandes manifestations, des millions de gens. Ici, ce n'est pas grand chose en comparaison », estime Ellen Carpenter, une ancienne fonctionnaire.
« Tout est monté en épingle par l'administration », insiste Mme Sturgis.
Vitrines protégées
Quant à la présence des militaires de la Garde nationale, une force de réserve de l'armée américaine, et de quelques centaines de Marines, « c'est une erreur », estime Tracey, une agente immobilière qui refuse de donner son nom de famille. « Je ne me sens pas en sécurité » avec eux, dit-elle, tout en admettant également avoir été « effrayée » à certains moments par les manifestations.
Thomas, acteur à la retraite qui lui non plus ne veut pas donner son nom, estime au contraire que le déploiement de la troupe est une bonne chose. « Dès que vient l'obscurité, la racaille sort et sème le désordre », dit-il. Et c'est la Garde nationale qui a calmé les choses, selon lui. « Plus de force, ils ne comprennent que cela. Il faut intervenir et s'affirmer ».
Mercredi en plein jour, les restaurants autour des zones de manifestations faisaient le plein à la pause méridienne. Mais au milieu de cette banalité du quotidien, des agents d'entretien nettoyaient les tags sous l'objectif de passants qui immortalisaient l'instant, et des commerçants barricadaient leurs vitrines en prévision du week-end, au cas où la situation dégénérerait. « Le verre derrière ces panneaux coûte cher et nous sommes inquiets, donc nous ne voulons pas prendre de risques », a déclaré Chris Gonzalez, qui supervisait la mise en place de protection devant un commerce. « Il semble qu'il va y avoir une grande manifestation samedi. Nous voulons juste nous préparer au pire. Je ne dis pas qu'ils ont tort de manifester, mais clairement, quand vous avez un commerce à faire tourner et à protéger, ça fait peur ».
À quelques rues de l'endroit où une poignée de manifestants virulents s'opposaient à la police à Los Angeles mercredi, des habitants profitaient de leur déjeuner au soleil, balayant les affirmations de Donald Trump selon lesquelles leur ville était en flammes. Après six jours de manifestations parfois violentes, sous l'effet loupe des médias du monde et des réseaux sociaux, après un couvre-feu et le déploiement de la troupe décidé par Donald Trump au grand dam des responsables locaux - la vie dans la Cité des Anges se déroulait largement comme d'habitude mercredi en pleine journée.« Tout est au beau fixe ici au Ground Zero », plaisantait Lynn Sturgis, une enseignante retraitée qui manifestait devant le complexe fédéral au cœur des rassemblements dans le centre de Los Angeles. Les termes « ground zero...
LA dst très étendue
16 h 50, le 12 juin 2025