
La façade du département du Trésor américain à Washington. Photo d'illustration/AFP
Les États-Unis ont annoncé mardi une nouvelle série de sanctions liées au Hamas, qui touche cinq individus dont un né au Liban, et cinq « fausses associations ». Ils sont tous responsables du « financement de la branche militaire du mouvement palestinien sous couvert d’activités humanitaires, tant à l’échelle internationale qu’à Gaza », selon un communiqué du département du Trésor américain.
Parmi les personnes sanctionnées figure Amine Ghazi Abou Rached, « né au Liban le 10 octobre 1967 et de nationalité néerlandaise, qui réside à Leidschendam, dans la province de Hollande-Méridionale » aux Pays-Bas, sanctionné pour avoir « fourni un soutien matériel, financier ou technologique au Hamas », indique le Trésor. Amine Ghazi Abou Rached, « représentant de la Israa Foundation, une entité basée aux Pays-Bas » est un « haut responsable du Hamas en Europe, chargé de collecter des millions de dollars pour le mouvement palestinien via de fausses associations caritatives servant de couverture ». Il aurait mené des campagnes « au nom de l’organisation pour collecter et détourner des fonds au profit du Hamas », indique la même source.
« La Israa Foundation Netherlands fait partie de l’Union of Good, une organisation-cadre désignée par les États-Unis - comme étant impliquée ou liée à des activités terroristes - qui rend compte directement à la branche militaire du Hamas. L’Union of Good regroupe d’autres organisations également désignées par les États-Unis, qui génèrent des revenus pour le Hamas sous couvert d’activités caritatives légitimes ». Le département du Trésor américain a désigné l’Union of Good comme une organisation créée par la direction du Hamas pour transférer des fonds à l’organisation terroriste, le 12 novembre 2008.
Amine Ghazi Abou Rached a été désigné SDGT (terroriste mondial spécialement désigné), une classification du département du Trésor américain (Office of Foreign Assets Control, OFAC) qui cible les individus ou entités soupçonnés de terrorisme ou de soutien au terrorisme. Cette désignation entraîne des sanctions telles que le gel des avoirs et l’interdiction pour les ressortissants américains de traiter avec eux.
Des associations basées à Gaza, en Algérie, en Italie et en Turquie
Sur son compte Facebook, la fondation Israa met en avant ses présumés projets caritatifs à Jérusalem. Sur ces dernières publications, l'association partage ses activités qui consistent, selon elle, en « la distribution de colis alimentaires et d’aides financières à des familles vulnérables dans le besoin ».
Les autres entités visées par les sanctions mardi comprennent El Baraka Association for Charitable and Humanitarian Work, basée en Algérie ; Filistin Vakfi, implantée en Turquie ; la société caritative Al Weam, située à Gaza ; ainsi que l’Associazione Benefica La Cupola d’Oro, basée en Italie, « toutes impliquées dans la collecte de fonds au profit du Hamas », précise le Trésor américain. Certains dirigeants de ces groupes ont également été sanctionnés.
La Gazaouie Al Weam Charitable Society, contrôlée « en secret par le Hamas et intégrée à sa branche militaire », a levé « des fonds auprès de donateurs internationaux souvent ignorants des liens avec l’organisation terroriste. Al Weam est accusée d'employer des membres du mouvement palestinien. Le président de son conseil d’administration, Mohammad Sami Mohammad Abou Marei, un militant actif du Hamas, est accusé d'avoir facilité la collecte de fonds au profit de l’organisation », indique le Trésor. En Turquie, Filistin Vakfi « a organisé des campagnes de collecte de fonds destinées à « financer les activités terroristes du Hamas, après l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023, sous la supervision de son président Zeki Abdullah Ibrahim Ararawi ». En Algérie, El Baraka Association for Charitable and Humanitarian Work « a détourné des dons humanitaires destinés aux Palestiniens pour les canaliser vers le Hamas, sous la direction de son président Ahmad Brahimi ». Enfin, en Italie, « l’Associazione Benefica La Cupola d’Oro, fondée par Mohammad Hannoun, un individu déjà sanctionné par les États-Unis, a servi à contourner les sanctions et à lever des fonds pour la branche militaire du Hamas auprès de donateurs souvent non informés ».