
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, le 26 mars 2025. Capture d'écran al-Manar.
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a reçu le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans le cadre de la tournée de ce dernier au Liban. Le communiqué du parti sur cette rencontre, publié mercredi, ne mentionne pas quand a eu lieu cette réunion entre les deux hommes. Le lieu a évidemment été tenu secret, Naïm Kassem n'étant plus apparu en public depuis le début de la guerre entre le Hezbollah et Israël, en octobre 2023, et son prédécesseur, l'emblématique Hassan Nasrallah, qui vivait également en cachette depuis des années, a malgré tout été tué par Israël dans une série de frappes dévastatrices sur la banlieue sud de Beyrouth, le 27 septembre 2024.
La réunion entre Abbas Araghchi et Naïm Kassem a eu lieu en présence de l'ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, alors que le ministre iranien avait informé Beyrouth la veille que le Liban « pouvait compter sur l’Iran dans ses efforts visant à faire sortir Israël du Liban, et que les entreprises iraniennes étaient prêtes à participer à la reconstruction si le gouvernement libanais le souhaite ».
Téhéran veut « aider et soutenir le Liban »
Selon le texte, les participants à la réunion ont « discuté de la situation dans la région », où le Hezbollah et l'Iran font partie de l'axe dit de la « résistance » à Israël, avec notamment le Hamas et les rebelles yéménites houthis. Un axe fortement affaibli ces derniers mois. M. Araghchi a dans ce cadre souligné « « l'importance des relations bilatérales avec le Liban et l'intérêt de la République islamique d'Iran à aider le Liban et à le soutenir dans les domaines économique, politique et social sur la base du respect mutuel et du renforcement de la coopération entre les deux pays ».
De son côté, Naïm Kassem a remercié Téhéran pour son « soutien constant au peuple libanais et à sa résistance » et salué « l'importance du rôle positif de l'Iran dans la région et son soutien à la résistance palestinienne et à son peuple ». Le secrétaire général a encore insisté sur le « travail acharné du Hezbollah pour faire avancer le Liban, garantir sa stabilité et sa souveraineté et expulser l'occupation (israélienne) de ses territoires ».
L'armée israélienne occupe toujours cinq positions qu'elle estime « stratégiques » au Liban-Sud, le long de la Ligne bleue, et enfreint quasiment quotidiennement l'accord de cessez-le-feu en bombardant le sud du pays, la Békaa ou, plus rarement, la banlieue sud de Beyrouth, depuis le début de la trêve le 27 novembre 2024. De son côté, le Liban continue de déployer son armée au sud du Litani, fleuve qui délimite une bande de terre de plusieurs kilomètres de profondeur le long de la frontière, et démanteler les infrastructures du Hezbollah dans cette zone. À ce propos, et alors que la question épineuse du désarmement du parti chiite fait débat depuis des mois au Liban, M. Araghchi avait affirmé mardi que Téhéran « soutient le dialogue national » au Liban sur ce dossier et que le « retrait des armes du Hezbollah est une décision libanaise »,
Jusqu'à présent, le Hezbollah n'a revendiqué qu'un seul tir d'obus sur une position israélienne au tout début de la trêve, le 1er décembre, et n'a mené aucune opération contre Israël ou ses positions en territoire libanais depuis.
Dans l'état de délabrement où se trouve le Liban avec le drapeau israélien qui flotte sur 5 collines, la corruption à tout va et la misère grandissante maintenue par un système qui tend à se reproduire, toute aide est bienvenue, celle de l'Iran comme celle des pays du Golfe et de l'Arabie.
23 h 32, le 04 juin 2025