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Moyen-Orient - Dans la presse

Une entreprise gazaouie peu connue s’associe au système controversé de distribution d’aide

La compagnie Three Brothers a été impliquée alors que d’importantes sociétés locales ont refusé de participer aux opérations d’assistance humanitaire, selon le Financial Times. 

Une entreprise gazaouie peu connue s’associe au système controversé de distribution d’aide

Des Palestiniens déplacés reviennent d'un centre de distribution d'aide humanitaire dans le centre de la bande de Gaza, le 29 mai 2025. Eyad Baba/AFP

Lancé mardi, le programme de distribution d’aide humanitaire à Gaza, supervisé conjointement par des sociétés privées américaines et les forces israéliennes, fait déjà l’objet de vives polémiques.

Alors que l’opération a rapidement tourné à la catastrophe avant d’être suspendue dès le lendemain matin -près d’une cinquantaine de Palestiniens ayant été blessés- le Financial Times (FT) a révélé qu’une petite entreprise gazaouie a conclu un accord avec la compagnie américaine privée Safe Reach Solutions (SRS), employée par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), pour fournir en personnel l’un des centres de distribution d’aide.

Baptisée Three Brothers, la petite compagnie locale relativement peu connue est dirigée par Mohammad Khozandar. Selon le quotidien britannique, il s’agit d’une entreprise pétrolière et financièrement instable avant d’avoir reçu l'autorisation exclusive par Israël d’importer des biens commerciaux après le début de la guerre à Gaza. L’obtention de cette licence, accordée à quatre autres groupes, lui avait ainsi permis de revendre les produits à des prix élevés et d’établir un monopole dans la région, selon un rapport du ministère palestinien de l'Économie à Ramallah daté d’avril 2024. Le FT précise que l’entreprise palestinienne était bien connue des services de sécurité israéliens et travaillait depuis longtemps avec eux.

Refus d'hommes d'affaires locaux 

Dans le cadre du système de distribution d’aide humanitaire mis en place par la GHF, Three Brothers a été chargée de gérer l’acheminement dans un centre situé à Tal al-Sultan, dans le gouvernorat de Rafah. Selon le FT, trois employés de la compagnie gazaouie se sont occupés de la distribution, du traitement des bénéficiaires et de la coordination des files d'attente. Cet accord permet au projet de distribution humanitaire mis en place par la GHF et soutenu par Israël de se servir d’employés gazaouis comme première ligne de contact avec les habitants nécessitant de l’aide, alors que les centres d'acheminement sont actuellement supervisés par les mercenaires américains.

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Selon le FT, des hommes d'affaires locaux de renom ont refusé d'assumer ce rôle et ont rejeté les offres de gestion des nouveaux centres de distribution d’aide. Pour obtenir de l’assistance, les résidents de l’enclave doivent faire la queue dans des enceintes clôturées, s'enregistrer et repartir avec des boîtes contenant de la nourriture et des produits d’hygiène de base. Un système qui s’est avéré aussi improductif que déshumanisant. Au premier jour du lancement de l’opération, mardi, des foules d'habitants ont envahi l'enceinte du centre de Rafah, obligeant les opérateurs à jeter des cartons de denrées par-dessus les barrières jusqu'à ce que les stocks soient épuisés.

Cette situation était redoutée par les entrepreneurs gazaouis tels que Souheil Siqa, président de l'Union des constructeurs de Gaza, et Ahmed Helo, patron d’une firme locale de carburant, précise le FT. Ils ont été contactés à la mi-mai par le SRS pour fournir deux équipes quotidiennes de 40 travailleurs, dotés de leurs uniformes et de leurs moyens de transport. Les deux hommes d’affaires ont décliné l’offre, invoquant l’impopularité du plan à l’international mais surtout les risques moraux qu'elle comportait. 

Lancé mardi, le programme de distribution d’aide humanitaire à Gaza, supervisé conjointement par des sociétés privées américaines et les forces israéliennes, fait déjà l’objet de vives polémiques.Alors que l’opération a rapidement tourné à la catastrophe avant d’être suspendue dès le lendemain matin -près d’une cinquantaine de Palestiniens ayant été blessés- le Financial Times (FT) a révélé qu’une petite entreprise gazaouie a conclu un accord avec la compagnie américaine privée Safe Reach Solutions (SRS), employée par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), pour fournir en personnel l’un des centres de distribution d’aide.Baptisée Three Brothers, la petite compagnie locale relativement peu connue est dirigée par Mohammad Khozandar. Selon le quotidien britannique, il s’agit d’une entreprise...
commentaires (1)

Trop drôle des risques moraux .depuis quand business rime avec moralité !!!

JEAN PALVADEAU

23 h 37, le 30 mai 2025

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Commentaires (1)

  • Trop drôle des risques moraux .depuis quand business rime avec moralité !!!

    JEAN PALVADEAU

    23 h 37, le 30 mai 2025

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