
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, rencontre le président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, à Bagdad, dans le cadre du 34e sommet de la Ligue arabe, le 16 mai 2025. Photo publiée sur le compte X du Premier ministre. @nawafasalam.
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a souligné vendredi soir à Bagdad devant le président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, la nécessité de la « protection du peuple palestinien et de la sauvegarde de ses droits sur sa terre et dans sa patrie », à l'heure où l'armée israélienne entame une offensive d'ampleur sur la bande de Gaza, appelée « Chariots de Gédéon », visant à conquérir et occuper la bande de terre.
Nawaf Salam est arrivé vendredi après-midi à Bagdad, pour prendre part au 34e sommet de la Ligue arabe prévu samedi. Il est accompagné du ministre des Affaires étrangères Joe Raggi, et du ministre de l’Économie Amer Bsat.
« J’ai souligné la nécessité d’un arrêt immédiat de la guerre, de la protection du peuple palestinien et de la sauvegarde de ses droits sur sa terre et dans sa patrie » a affirmé M. Salam dans un communiqué publié sur X. « J’ai également insisté sur l’importance de s’en tenir à la solution à deux États comme seule voie possible pour parvenir à une paix juste et durable » entre Israéliens et Palestiniens, a ajouté le Premier ministre libanais.
Il a ensuite précisé sa position, qui est celle de la Ligue arabe : « J’ai réitéré mon plein soutien à l’Initiative arabe de paix, en tant que référence fondamentale pour toute solution juste et globale, garantissant la création d’un État palestinien indépendant et souverain dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale ».
La Ligue arabe a lancé, en 2002, une initiative de paix avec Israël, sous l’impulsion du futur roi Abdallah d’Arabie saoudite, à l’époque prince héritier. Les Arabes y proposent à Tel-Aviv de normaliser collectivement les relations diplomatiques en échange de la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967 : Gaza et la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est comme capitale.
« Importance de la coordination arabe »
M. Salam a été accueilli par le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, et le secrétaire général du gouvernement Hamid Ghazi. Il a mis l'accent sur « le rôle historique de Bagdad dans la construction de ponts entre les frères (arabes) » et insisté sur « l'importance de la coordination arabe face aux défis communs ».
Pour sa part, M. Hussein a souligné « l’importance de cette visite pour renforcer les relations entre l’Irak et le Liban ». « La tenue du sommet de la Ligue arabe à Bagdad intervient dans des conditions régionales et internationales exceptionnelles, ce qui requiert l'unification des efforts pour faire face aux défis et renforcer la sécurité, la stabilité et le développement durable dans la région », a-t-il ajouté.
M. Salam a également rencontré son homologue irakien, Mohammed Chia el-Soudani, avec qui il a discuté des « moyens d’élargir les domaines de coopération bilatérale, en particulier dans les secteurs de l’énergie, de l’économie et des échanges culturels », rapporte le Grand Sérail dans un communiqué sur X. Au cours de l’entretien, il a mis l'accent sur « l’estime et la gratitude du Liban pour le soutien constant apporté par l’Irak dans divers domaines, notamment en matière de pétrole ».
Un contrat de fourniture de carburant a été conclu entre le Liban et l'Irak dans le cadre d'un accord signé à l'été 2021 et renouvelé depuis. Cet accord stipule que l'Irak, par l'intermédiaire de la SOMO (l'agence publique chargée de la commercialisation du pétrole irakien), fournira une cargaison mensuelle de pétrole brut à une société tierce qui, en retour, livrera une quantité de carburant compatible avec les centrales d'Électricité du Liban (EDL), d'une valeur équivalente au pétrole brut reçu.