
M. Joumblatt accueilli par Albert Costanian et Samy Gemayel. Photo L’OLJ
Lors d’une rencontre-débat publique tenue mercredi entre le chef des Kataëb Samy Gemayel et le zaïm druze, Walid Joumblatt, à Bickfaya, ce dernier a tenu à « remercier » le président américain Donald Trump après l’annonce surprise qu’il a faite mardi concernant la levée des sanctions imposées sur la Syrie. « C’est un exploit qui aura beaucoup de répercussions positives sur le Liban », a ajouté le leader druze, qui se positionne comme un soutien des nouvelles autorités syriennes après la chute du régime de Bachar el-Assad. « Nous ne pouvons pas séparer les développements régionaux du Liban », a-t-il abondé. « Nous espérons pouvoir garder intactes les cartes géographiques définies dans le cadre des accords de Sykes-Picot. Ce qui nous importe, c’est la préservation du Grand Liban qui reste conditionnée à la solution en Palestine », a-t-il ajouté dans une allusion claire aux tentatives israéliennes d’émiettement au Liban et en Syrie.
Évoquant les efforts déployés notamment par Washington pour inciter les pays de la région à la normalisation avec Israël, le leader druze a déclaré : « Qui a dit que le Liban s’oppose aux accords d’Abraham ? Cette idée a pris naissance au Liban même, en 2002, lors du sommet arabe de Beyrouth qui a décrété le principe de la paix contre la terre » pour mettre fin au conflit israélo-arabe, a rappelé M. Joumblatt. Lors du sommet précité, les pays arabes ont proposé une initiative de paix à Israël, proposant une normalisation collective en échange de la création d’un État palestinien et du retrait israélien des territoires occupés. Le leader druze revient sur sa proposition initiale qui consiste – pour l’heure – à revenir à l’accord d’armistice de 1949, la normalisation n’étant pas encore possible à ce stade « alors que la plaie est encore grande ouverte », a-t-il dit en référence aux massacres que continue de commettre Israël. Et d’ajouter : « Attendez un peu. Lorsque les Arabes auront tous adhéré, à ce moment-là le Liban suivra. »
Un avis également partagé par Samy Gemayel qui insiste toutefois pour dire que le Liban « ne pourra pas, à l’avenir, rester en dehors de l’unanimité arabe ». « Le Liban se trouve aujourd’hui à un carrefour historique. Pour la première fois depuis cinquante ans, aucune partie ne peut décider à la place de l’autre », a dit M. Gemayel.
Au-delà des problématiques régionales, la rencontre à la Maison du Futur entre les deux leaders, dont les camps respectifs ont longtemps été aux antipodes l’un de l’autre, notamment pendant la guerre civile libanaise, vise à constituer la pierre angulaire pour ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du Liban. La visite « historique » de l’ancien chef du Parti socialiste progressiste au fief des Kataëb s’inscrit d’ailleurs dans le prolongement de l’appel fait par le chef des Kataëb devant le Parlement, en faveur de la tenue d’une « conférence nationale de vérité et de réconciliation ».
Pour le chef des Kataëb, si les Libanais avaient tenté depuis des décennies de construire des relations de confiance, « nous aurions pu éviter les guerres récurrentes ». « Il faut, dit-il, une approche fondée sur la franchise pour que les blessures cessent de saigner de part et d’autre, et que les peurs soient dissipées. » Et de poursuivre : « Ensemble et avec l’aide du PSP, nous devons travailler en vue de la réhabilitation de l’édifice. »
Le leader chrétien a salué la « sagesse » avec laquelle le président de la République aborde la question des armes du Hezbollah posant toutefois la remise des armes du parti chiite avant tout dialogue. « La présence d’un arsenal non libanais est une attaque contre la souveraineté libanaise tout autant que la présence d’un soldat israélien sur le sol libanais », a indiqué M. Gemayel. Et de reconnaître si les blessures de la guerre civile ont relativement cicatrisé – notamment par le biais de la réconciliation de la Montagne druzo-chrétienne de 2001 – celles de la communauté chiite sont encore « fraîches » et doivent être prises en considération.
Que Joumblatt demande a respecter les frontières définies par les accords de Sykes-Picot alors qu'il le fustigeait et voulait broyer du Chrétien dans les années 70 c'est une victoire pour le Liban d'abord et des Chrétiens en particulier. S'il est sincère le pays est sur la bonne voie sinon que Dieu préserve nos enfants a l'avenir. Il est important pour le pays que les Druzes et les Chrétiens restent toujours soudés car lorsqu'ils le sont les autres suivent et le pays prospère. Il est temps que tous pensent, respirent et agissent dans l’intérêt du pays et de son peuple d'abord et avant tout.
09 h 05, le 16 mai 2025