
Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, et l’ancien leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, à la Maison du Futur, le 14 mai 2025. Photo Jeanine Jalkh
« Comment surmonter les divisions : un congrès sur l’avenir du Liban »... Telle est l’ambition du colloque organisé mercredi 14 mai à Bickfaya par la Maison du Futur et l’Institut Konrad Adenauer Stiftung, 35 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990), et alors que le Liban traverse à nouveau une période de reconfiguration politique. De nombreux intervenants libanais et étrangers – parmi lesquels le politologue Joseph Maïla ; Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée/Moyen-Orient (iReMMO) ; Ali Hamdane, conseiller du président de la Chambre Nabih Berry ; et le ministre de la Justice Adel Nassar – ont été conviés à échanger sur la permanence des facteurs internes et géopolitiques qui minent, depuis des décennies, l’État libanais, et surtout les initiatives permettant de sortir de cette dynamique. Moment fort de la journée, l’arrivée très attendue du chef druze Walid Joumblatt, qui devait intervenir sur la question aux côtés de Samy Gemayel, leader des Kataëb.
Une visite qualifiée d’« historique » dans la mesure où elle parachève un processus à l’œuvre depuis des lustres, et plus particulièrement depuis la réconciliation druzo-chrétienne de la Montagne, scellée par Walid Joumblatt et le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, en 2001, et, surtout, depuis l’alliance du 14 Mars forgée après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, en 2005, et comprenant l’ensemble des formations et personnalités souverainistes.
Tout récemment, le 26 février dernier, M. Gemayel avait lancé au Parlement un appel en vue de la tenue d’une « conférence nationale de vérité et de réconciliation » afin de « mettre sur la table les appréhensions de toutes les composantes politiques », 50 ans après le déclenchement de la guerre civile, dans le but de pouvoir « édifier un État ». Une intervention saluée par de nombreux observateurs et protagonistes, dont le Hezbollah.
En marge du colloque, M. Gemayel a accordé un entretien express à L’Orient-Le Jour pour parler de son initiative et de la visite de Walid Joumblatt à Bickfaya.
Quels sont les objectifs de cette rencontre inédite avec Walid Joumblatt au fief des Kataëb ?
Nous sommes tous convaincus que nous sommes face à une nouvelle étape qui doit se construire sur de nouvelles bases. À défaut, nous allons retomber dans nos travers. Nous sommes très anxieux et tenons à ce que les choses se fassent différemment cette fois-ci, pour ne pas retomber dans de nouveaux cycles de violence. Il faut bâtir sur du solide et éviter les approches superficielles comme on en avait l’habitude. Walid Joumblatt est conscient de cela et c’est la raison pour laquelle il a accepté notre invitation. C’est sans aucun doute une visite historique et un moment symbolique.
Les objectifs convergent-ils aujourd’hui davantage ?
Il y a eu une main tendue de notre part au Parlement. S’il n’y a pas d’autres mains tendues en même temps pour que les parties se retrouvent à mi-chemin et entament un dialogue, mon initiative aura été vaine. Cette initiative ne peut porter ses fruits que s’il y a des efforts de tous les bords politiques afin que l’on puisse parvenir à des solutions et des initiatives concrètes. Bien sûr, il va sûrement y avoir de divergences. Personne ne demande que les Libanais soient d’accord sur tout. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est notre capacité à renforcer les points communs et à accepter les différences. La question du monopole de la violence est déjà un point commun et constitue la base même de l’édification de l’État.
La levée des sanctions américaines sur la Syrie, annoncée par le président américain Donald Trump, aura-t-elle selon vous des répercussions positives sur le Liban ?
Certainement. Nous avons le droit de rêver. Cela fait un certain temps que nous en sommes privés au Liban. Aujourd’hui, c’est redevenu possible.
Lol... He Sami... TRANSORIENT BANK.... ça te dit quelque chose ? Non ? Demande à ton père pour voir....
23 h 00, le 14 mai 2025